Jack Layton met Stephen Harper au défi d'interdire à certains sénateurs conservateurs de s'impliquer dans la campagne électorale.

Deux sénateurs conservateurs ont été accusés d'avoir contrevenu à la loi électorale en utilisant un stratagème de financement politique surnommé le «in-and-out».

M. Layton a demandé lundi au premier ministre de promettre qu'aucun de ces deux parlementaires ne participerait à la campagne.

Les sénateurs visés par le leader néo-démocrate sont Doug Finley, qui a dirigé les deux dernières campagnes électorales conservatrices, et Irving Gerstein, un collecteur de fonds. Deux autres employés du Parti conservateur sont aussi accusés.

Si le Nouveau Parti démocratique (NDP) était au pouvoir, il abolirait la chambre haute. Mais lundi, Jack Layton a mis de l'avant plusieurs suggestions visant à diminuer le nombre de nomination partisanes au Sénat. Le chef néo-démocrate a notamment proposé d'interdir de choisir les nouveaux sénateurs parmi les militants d'une formation politique.

Son discours en faveur de plus d'honnêteté à Ottawa a été bien accueilli par ses partisans, qui s'entassaient dans un petit centre communautaire de Regina.

M. Layton a par ailleurs demandé aux électeurs de la Saskatchewan de se tourner vers la formation politique qu'ils ont eux-mêmes créée il y a cinquante ans.

Le chef néo-démocrate a soutenu que le gouvernement Harper offre le spectacle des mêmes scandales que les Canadiens croyaient avoir écartés en retirant le pouvoir des mains du Parti libéral du Canada en 2006.

La Saskatchewan n'a pas élu un seul député du NPD lors des dernières élections générales, même si l'histoire de la province et celle de la formation politique sont intimement liées. Des 14 sièges saskatchewanais aux Communes, 13 étaient occupés par des conservateurs lors de la dernière législature - et c'est le Parti libéral qui détenait l'autre siège.

Le NDP espère pouvoir enlever quelques-uns de ces sièges, notamment parce que ses candidats se sont retrouvés deuxièmes dans 12 des 14 circonscriptions fédérales lors des dernières élections. Mais dans la plupart des cas, il s'agissait d'une seconde place très loin de la première.

Jack Layton et son équipe concentreront leurs efforts dans trois circonscriptions en particulier, que le NPD a déjà représentées dans le passé: Palliser, Regina-Qu'Appelle et Saskatoon-Rosetown-Biggar.

Même si la formation politique s'est attiré environ 25 pour cent du vote populaire de la province lors des dernières élections, plusieurs des circonscriptions de la Saskatchewan sont à la fois rurales et urbaines, a expliqué un militant néo-démocrate. Les zone moins urbaines ont voté pour le Parti conservateur et ont réussi à avoir le haut du pavé, selon lui.

Le dossier du registre des armes à feu pourrait aussi faire mal aux néo-démocrates dans ces régions. Après plusieurs jours de réflexion, l'année dernière, le NPD avait voté contre un projet de loi privé qui aurait aboli le registre pour les armes d'épaule. Les politiciens conservateurs avaient alors promis d'utiliser cette position pour attaquer leurs adversaires dans les circonscriptions rurales.

En plus d'un passage à Regina, Jack Layton devait participer plus tard lundi à un rassemblement à Moose Jaw.