Québec déposera un projet de loi cet automne pour faire le ménage dans les conditions de rémunération des recteurs et des autres dirigeants des universités. Il ne se contentera finalement pas d'un simple plan d'action.

Voiture de fonction, adhésion à des clubs privés, primes de rendement: bien des avantages détenus par des recteurs «commandent des ajustements».

«Sachez que nous prendrons des mesures afin d'uniformiser la croissance des salaires, les conditions d'après-mandat ainsi que les avantages périphériques», a affirmé jeudi la ministre responsable de l'Enseignement supérieur, Hélène David, lors de l'étude des crédits budgétaires à l'Assemblée nationale.

Le gouvernement élargira ainsi son «champ d'action aux avantages périphériques, en plus des salaires, car plusieurs de nos constats commandent des ajustements».

Elle constate que «la croissance des salaires et les conditions d'après-mandat varient énormément d'une université à l'autre».

«Une université a vu le salaire de son dirigeant croître de 15% en cinq ans, alors que pour la même période, une autre a vu le salaire de son chef d'établissement diminuer de 0,8%», a-t-elle précisé.

Elle a également relevé que «certains hauts dirigeants jouissent d'une protection de leur salaire plusieurs années après la fin de leur mandat».

«Par ailleurs, les hauts dirigeants profitent d'avantages périphériques à leur rémunération différents d'une université à l'autre, tant en quantité qu'en diversité parmi lesquelles on note des primes au rendement, une voiture de fonction, un stationnement, le paiement de la cotisation en ordre professionnel non lié à la fonction, l'adhésion à des clubs privés, le paiement pour conseils financiers, un logement de fonction, des assurances privées et de services médicaux.»

Elle avait mandaté ses fonctionnaires il y a un an d'examiner les conditions de rémunération des dirigeants universitaires afin de présenter un plan d'action. «C'est maintenant un projet de loi que j'ai l'intention de déposer dès l'automne 2017», a-t-elle dit.

À la lumière des travaux de ses fonctionnaires, Mme David s'est rendu compte que son ministère «ne détient pas toutes les informations sur les dépenses» des universités en matière de rémunération. Elle entend mettre fin à l'opacité. «Nous introduirons pour les universités de nouvelles obligations en matière de transparence sur les contrats d'embauche et de rémunération», a-t-elle dit.