Pour la deuxième année consécutive, les élèves handicapés et présentant des difficultés d'apprentissage au primaire ou au secondaire sont les premiers touchés par des coupes à la Commission scolaire de Laval, a appris La Presse. Sur des coupes de près de 3 millions, on espère récupérer 1,4 million de leur côté.

Cette coupe projetée de 1,4 million l'an prochain s'ajoute à des compressions de 3,35 millions en 2015-2016 aux élèves handicapés ou en difficulté qui, lors du dernier budget, avaient déjà été les plus touchés.

À la prochaine rentrée, les « pistes de redressement » prévoient la suppression de quatre classes spécialisées en troubles du langage (aux écoles Équinoxe et Tandem).

Les compressions concernant les élèves handicapés ou en difficulté d'apprentissage devraient toucher aussi bien ceux qui sont en classe spécialisée que ceux qui sont intégrés dans des classes ordinaires avec l'aide d'orthophonistes, d'orthopédagogues ou de techniciens spécialisés.

La Commission scolaire de Laval envisage aussi d'économiser 216 600 $ en supprimant l'accompagnement particulier des élèves handicapés à l'heure du dîner.

Déjà présentées au ministère de l'Éducation, les pistes de redressement financier n'ont pas encore été avalisées par Québec.

Pas le choix

Louise Lortie, présidente de la Commission scolaire de Laval, explique qu'elle n'a pas le choix. Comme sa commission scolaire a présenté un budget déficitaire en 2015-2016 (de 3,8 millions), elle était tenue de présenter un plan de redressement au gouvernement.

Elle est donc partie de cette coupe de base de 1,4 million aux élèves à besoins particuliers. Cela dit, comme la Commission scolaire croit avoir une augmentation du nombre d'élèves handicapés ou en difficulté l'an prochain, cette coupe, dit-elle, pourrait être moindre.

Mme Lortie indique qu'elle n'a pas eu le choix de faire des compressions du côté de ces enfants en difficulté parce que c'est là que la Commission scolaire de Laval a investi des sommes et des efforts supplémentaires jusqu'ici.

«Dramatique»

Jennifer Gagnon, vice-présidente du Syndicat de l'enseignement de Laval, note pour sa part que la Commission scolaire de Laval a, de fait, longtemps été réputée pour ses classes spécialisées. « Au fil du temps, on s'est mis à intégrer de plus en plus les élèves en classes régulières, en leur donnant des services spécialisés. Là, on en est à intégrer ces élèves en classes régulières, mais sans leur donner d'aide particulière, ou à peu près. Et ça, c'est dramatique », dit-elle.

Les classes ordinaires coûtent évidemment moins cher, indique André Arsenault, responsable du dossier de l'adaptation scolaire au syndicat. « Les ratios ne sont pas réduits, on n'a pas à prévoir d'éducatrice spécialisée, ni d'orthophonie ou d'orthopédagogie. »

En juin 2015, la Commission scolaire de Laval a envoyé un communiqué de presse pour dire que les taux de réussite connaissaient une telle augmentation au primaire que le nombre de ses classes spécialisées allait diminuer.