Les dépenses en recherche et développement sont en baisse dans les universités canadiennes, et ce sont les sciences et le génie qui écopent le plus. L'exception: le Québec, où les budgets sont en hausse.

C'est ce qui ressort des derniers chiffres de Statistique Canada sur les dépenses en recherche et développement (R et D) dans l'enseignement supérieur, qui portent sur l'année 2013-2014.

«Nous sommes heureux de voir que les chiffres augmentent au Québec. Mais il ne faut pas se leurrer avec cette augmentation, parce qu'il y a encore beaucoup d'efforts à faire pour traduire cette recherche en innovation et en commercialisation», commente Pascal Monette, directeur général de l'Association pour le développement de la recherche et de l'innovation du Québec (ADRIQ).

Les chiffres dévoilés hier concernent les dépenses dans les universités québécoises, mais aussi dans les hôpitaux et les centres de recherche qui leur sont affiliés. Au Canada, ces dépenses ont diminué de 1,8% de 2012-2013 à 2013-2014. Le Québec, pendant ce temps, a vu ses dépenses grimper de 2,6%, la seule hausse au pays avec celle du Manitoba.

Une analyse plus fine montre que c'est le gouvernement provincial qui sauve les meubles au Québec. Alors que le gouvernement fédéral a diminué son financement de R et D de 3,15% dans les universités québécoises, le gouvernement provincial l'a haussé de 5,9%. En Ontario, en comparaison, les dépenses fédérales ont augmenté, mais le provincial a sabré les siennes de 32%.

Dans l'ensemble du Canada, les dépenses en R et D pour les sciences et le génie écopent particulièrement, avec une baisse de 2,8%. Ces dépenses sont en très légère hausse au Québec.

Pascal Monette, de l'ADRIQ, se désole de voir que les entreprises ne financent que 7,7% de la recherche universitaire du Québec.

«Il faut faire attention avec les comparaisons parce que les chiffres ne sont pas toujours calculés de la même façon, mais il reste que la proportion atteint 14% en Allemagne et 11% en Corée du Sud», dit-il. Selon lui, il faut favoriser le maillage entre les universités et les entreprises pour soutenir la commercialisation de la recherche appliquée et générer des bénéfices économiques.

Le Québec s'est fixé il y a des années l'objectif de consacrer 3% de son PIB à la recherche, mais cette proportion, loin d'augmenter, est en chute libre. En 2012, dernière année pour laquelle les chiffres sont disponibles, la proportion atteignait 2,27%, loin derrière Israël (4,25%), la Corée du Sud (4,03%), la Finlande (3,43%) et le Japon (3,35%).