La Commission scolaire de Montréal (CSDM) effectuera des compressions budgétaires de 41 millions au cours des deux prochaines années. Le budget alloué au transport scolaire, la moyenne d'élèves par classe et le nombre de postes de direction seront revus.

La CSDM prévoit revenir à l'équilibre budgétaire à la fin de 2016-2017. Le «plan de retour à l'équilibre budgétaire pluriannuel», adopté mardi lors d'une séance du conseil des commissaires, prévoit que les dépenses seront réduites de près de 23 millions au cours de la première année financière et de 18 millions au cours de la deuxième.

«On va essayer de faire en sorte que ça se passe le mieux possible et déployer les services le mieux possible», a indiqué la présidente de la CSDM, Catherine Harel Bourdon.

Les élus scolaires ont confirmé l'abolition de 17 postes de directions d'établissement. Des services en transport pour élèves handicapés seront réévalués, et des chauffeurs d'autobus seront poussés vers la retraite.

Le ministre mécontent

Lundi, le ministre de l'Éducation s'est montré mécontent du plan de retour à l'équilibre budgétaire proposé par la CSDM. François Blais a indiqué que la tutelle restait une option envisageable.

Le gouvernement peut donner son avis sur le plan de retour à l'équilibre budgétaire des commissaires. La loi oblige la CSDM à obtenir son autorisation pour enregistrer un budget déficitaire en 2015-2016.

La crise à la CSDM a débuté lors du rapport de vérification de la firme Raymond Chabot Grant Thornton. Le document, commandé par le gouvernement du Québec, critique la gestion de la direction de la CSDM. Le ministre Blais souhaite une gestion plus serrée des dépenses effectuées par les dirigeants de la CSDM.

«Je pense qu'on répond à la demande, on fait ce qu'on a dit qu'on ferait, on suit les recommandations de Raymond Chabot Grant Thornton», a dit la présidente mardi.

Par ailleurs, la séance extraordinaire a été perturbée pendant près d'une heure par une cinquantaine d'enseignants opposés aux compressions budgétaires dans les écoles affiliées à la Commission scolaire de Montréal. Ce moyen de pression a fait partie d'un ensemble de gestes adoptés par l'Alliance des professeures et professeurs de Montréal.

«Protégeons l'école publique. Dénonçons les compressions», ont-ils scandé, munis de sifflets et de trompettes. «On a l'impression que l'éducation n'est pas une priorité nationale, on a l'impression que le Ministère choisit d'investir dans le béton plutôt que dans l'éducation», a dit Catherine Renaud, présidente du syndicat.