Les négociations ont été tumultueuses, et elles se terminent à l'avenant. De guerre lasse, les responsables de services de garde en milieu familial (RSG) de la CSQ ont accepté à 66% les offres finales du gouvernement, ce qui fait rager la CSN.

Les deux syndicats se crêpent le chignon autour des stratégies pour en venir à une deuxième convention collective entre le ministère de la Famille et les 15 000 RSG du Québec.

Le gouvernement Couillard a présenté dernièrement ses «offres finales»: une hausse de 0,5% de la subvention totale d'une RSG au 1er avril 2014 - donc rétroactive - et une autre du même ordre au 1er avril 2015. Chaque demi-point de pourcentage représente 0,14$ par jour pour chaque enfant.

Par la suite, et jusqu'en 2019, les hausses seront les mêmes que celles en vigueur pour les secteurs public et parapublic en vertu des prochaines conventions. Un jour férié sera ajouté en 2017.

On est loin des demandes de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), qui représente 13 000 RSG. Elle réclamait que ses membres soient payées pour les «heures réellement travaillées», soit 50 heures au lieu de 35.

Mais après quatre jours de grève et des mois de mobilisation, la CSQ a décidé de soumettre les offres finales à ses membres. Les deux tiers des membres présentes aux assemblées régionales les ont approuvées, révélait le syndicat jeudi dernier, une annonce passée sous le radar. L'entente sera officialisée prochainement.

«On a été au bout de ce qu'on pouvait faire. Personne n'est content [des hausses obtenues], mais il y a eu des gains considérables au niveau normatif», a affirmé une porte-parole, Kathy Gibson, hier.

La CSN «fortement déçue»

La représentante de la CSN dans le dossier des RSG, Lucie Longchamps, se dit «étonnée» que la CSQ ait accepté les offres. La CSN, dont les 2000 RSG n'ont pas fait la grève, a opté pour la médiation avec le gouvernement. Des séances sont prévues au cours des prochains jours. Mais il serait très surprenant que la CSN obtienne davantage que la CSQ. «On est fortement déçus que la CSQ n'ait pas tenté la médiation», a dit Mme Longchamps.

Le ton a monté entre les deux syndicats la semaine dernière. La FSSS-CSN a soutenu sur les réseaux sociaux que la FIPEQ-CSQ s'apprêtait à faire adopter «la pire convention collective qui soit» pour les RSG. Elle a également envoyé aux membres de la CSQ un courriel pour dénoncer la stratégie de leur centrale syndicale. La CSQ a répliqué en envoyant à la CSN une mise en demeure lui demandant de ne plus communiquer «des informations fausses, trompeuses ou tendancieuses».

La dispute n'est pas étrangère au maraudage. C'est une période au cours de laquelle les RSG peuvent changer d'allégeance syndicale.