Une bourse de 1500$ pour les étudiants universitaires qui maintiennent une moyenne de B+, une réforme de l'aide financière, une stratégie nationale de lutte contre le décrochage. Telles sont les grandes lignes d'un programme en éducation d'un demi-milliard que propose le candidat à la direction du Parti québécois Alexandre Cloutier.

Le député de Lac-Saint-Jean fait de l'éducation son principal cheval de bataille. Il propose d'injecter 500 millions dans ce ministère, dont le budget actuel est de 10,5 milliards.

Son plan, dont La Presse a pris connaissance, a la particularité de ne pas cibler les droits de scolarité. M. Cloutier mise plutôt sur une amélioration de l'aide financière et sur de nouvelles bourses pour favoriser l'accès et le maintien aux études.

«Je me suis attaqué au plus gros problème, résume M. Cloutier. Les jeunes, ce n'est pas qu'ils ne s'inscrivent pas, c'est qu'ils ne finissent pas.»

À 30%, le taux de décrochage au Québec est le plus élevé en Amérique du Nord, note le député. Il souhaite ramener cette proportion au niveau de la moyenne canadienne, soit 20%.

Pour les étudiants universitaires, il propose une mesure inédite: des «bourses à la persévérance». Chaque année, Québec remettrait à 30 000 étudiants qui ont maintenu une moyenne de B+ une somme de 1500$. Les récipiendaires seraient choisis parmi les étudiants les plus susceptibles de décrocher, par exemple ceux qui sont issus d'un milieu modeste ou dont les parents n'ont pas de diplôme universitaire.

Pour le primaire et le secondaire, M. Cloutier propose d'investir 100 millions dans une politique nationale de persévérance scolaire. Cette mesure visera en particulier les milieux défavorisés, où les élèves sont plus susceptibles d'abandonner l'école.

Pour favoriser l'accès aux études, M. Cloutier propose de bonifier le régime d'aide financière. Pour l'heure, seuls les étudiants dont les parents gagnent moins de 50 000$ sont admissibles à ce programme. Alexandre Cloutier souhaite rehausser ce seuil pour qu'il atteigne le revenu médian des ménages québécois, soit environ 70 000$.

Mobilité en région

Pour le milieu collégial, le candidat souhaite créer des bourses dites «de mobilité étudiante» pour les élèves qui souhaitent fréquenter un cégep en région. M. Cloutier note que, dans les régions où la population croît le plus vite, il faut investir des millions pour agrandir les cégeps. Pendant ce temps, des établissements situés en région se vident.

Pour financer son programme en éducation, le député propose de rétablir la taxe sur le capital pour les institutions financières au niveau de 2007.

Un sondage Léger Marketing-Le Devoir publié samedi plaçait Alexandre Cloutier deuxième dans la course à la direction du Parti québécois, avec l'appui de 12% des sympathisants péquistes. Pierre Karl Péladeau reste loin devant, avec un score de 59%.