L'ex-candidate libérale Marie-Claude Collin a «sauté une coche», hier en apprenant que la ministre de la Famille, Francine Charbonneau, rejette l'idée de convertir des garderies privées non subventionnées en garderies à 7$.

Mme Collin préside la Coalition des garderies non subventionnées du Québec et a porté les couleurs du Parti libéral du Québec dans Blainville lors des dernières élections générales. Depuis des années, elle accuse Québec d'être inéquitable à l'endroit de son réseau. Elle veut que le gouvernement subventionne des places dans leurs garderies au lieu de construire des centres de la petite enfance (CPE). L'État ferait des économies, selon elle.

Or, hier, lors de l'étude des crédits budgétaires de son ministère en commission parlementaire, Francine Charbonneau a rejeté cette option. «Si demain le Ministère décide à Laval - je prends ma région - de prendre une garderie privée non subventionnée [...] et de la transformer en garderie privée subventionnée, je n'ai créé aucune nouvelle place. Pourquoi? Parce que ce sont des places qui sont déjà en place. Donc, je n'ai pas fait une offre de service adéquate à la population. [...] Je ne fais qu'accommoder des gens qui ont ouvert des garderies [...], mais je ne crée pas de nouvelles places.»

Pour Mme Collin, ce sont des propos «choquants». «J'ai sauté une coche! Elle a le même discours que le Parti québécois», a-t-elle lancé en entrevue à La Presse. Elle se dit d'autant plus surprise que les députés libéraux «ont appuyé et appuient toujours» sa cause.

Selon elle, les garderies non subventionnées, dont les tarifs avoisinent les 35$ par jour, perdent de la clientèle et ont des ennuis financiers en raison de l'ouverture de CPE dans leur secteur. Le gouvernement ne crée pas de nouvelles places, il ne fait que transférer des places existantes, a-t-elle soutenu. «L'offre de places dépasse la demande, et il va falloir qu'un moment donné, quelqu'un allume là-dessus!»

Marie-Claude Collin rappelle que Québec a interdit aux garderies privées non subventionnées de participer aux deux derniers appels de projets visant à créer un total de 30 000 nouvelles places à 7$. L'an dernier, le protecteur du citoyen a accusé le gouvernement d'être «inéquitable» à l'endroit de ces garderies.

Marie-Claude Collin garde espoir d'obtenir gain de cause malgré la sortie de la ministre. Une rencontre est prévue avec Mme Charbonneau le mois prochain. «Mon chien n'est pas mort. Le dossier se poursuit», a-t-elle dit après avoir passé un coup de fil au cabinet de la ministre.