Alors que Québec envoie des signaux contradictoires sur de nouvelles compressions, l'Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE) ouvre la porte à l'idée d'augmenter le tarif à 8 $ par jour. Le sujet fait même partie des discussions au chantier de travail sur le financement des services de garde que le gouvernement a mis sur pied, révèle-t-elle.

Garderies: Québec envisage d'autres coupes

Le tarif s'élève à 7 $ depuis presque 10 ans. Une hausse d'un dollar permettrait de récolter autour de 50 millions de dollars de plus par année.

L'AQCPE confirme qu'une hausse du tarif est sur la table dans le cadre des travaux du chantier sur le financement du réseau des services de garde. La ministre de la Famille, Nicole Léger, disait pourtant le contraire en avril dernier.

La Presse révélait alors que l'AQCPE et le Conseil québécois des CPE appuient l'idée d'un tarif à 8$, qui serait ensuite indexé annuellement. « On est prêt à en discuter », a réitéré son directeur général, Louis Senécal, mercredi. « Notre premier principe, c'est de s'opposer au choc tarifaire. Mais entre le choc tarifaire et l'augmentation, il y a une grande marge de manoeuvre, et on est prêt à l'explorer. On a le courage de dire qu'on peut l'étudier et l'envisager», une hausse à 8$. Il a précisé que ce n'est pas l'AQCPE qui a mis l'idée sur la table en premier. Est-ce le gouvernement lui-même ? « Je ne vous le dirai pas », a laissé tomber M. Senécal.

De son côté, Nicole Léger a rappelé la promesse de son parti. « Le tarif est à 7$, c'est notre engagement électoral », a-t-elle affirmé. Et si le réseau propose de l'augmenter ? Mme Léger a détourné les talons. Le président du Conseil du trésor, Stéphane Bédard, a dit que l'objectif du gouvernement est de contrôler les dépenses et non « d'augmenter le fardeau des contribuables ». Est-ce qu'on a encore les moyens d'avoir des garderies à 7 $ ? lui a-t-on demandé. « Les gens du réseau des services de garde sont des partenaires, et on va travailler en collaboration », a-t-il répondu.

Alors que son cabinet disait mardi que les compressions de 46 millions imposées cette année dans les CPE et les garderies pourraient se répéter l'an prochain, Nicole Léger a affirmé mercredi qu' « il n'y aura pas de coupes dans les CPE ». Stéphane Bédard a lancé le même message.

Louis Senécal reste sceptique. Un document du chantier sur le financement des services de garde stipule que l'objectif est de trouver des mesures pour combler un manque à gagner récurrent de 40 millions de dollars. « C'est écrit noir sur blanc. Il me semble que tu n'écris pas ça si tu n'as pas une volonté ferme d'aller chercher cet argent-là. Et tu peux aller le chercher soit au niveau des dépenses, soit au niveau des revenus », a-t-il dit.

Nicole Léger a soutenu que l'un des éléments à l'ordre du jour du chantier vise à savoir pourquoi certains CPE ont des surplus et d'autres sont déficitaires alors qu'ils bénéficient des mêmes subventions. « Il n'y a pas de coupes envisagées », a-t-elle réitéré.