Même s'ils sont peu pratiquants ou carrément athées, certains professeurs d'université et de cégep ont commencé, au cours des derniers jours, à porter des signes religieux ostentatoires pour protester contre le projet de Charte des valeurs du gouvernement péquiste.

Marie-Joëlle Zahar, professeure de sciences politiques à l'Université de Montréal, se considère comme athée. Elle a néanmoins commencé à porter une croix très visible à son cou. "Ça faisait partie des souvenirs que j'ai apportés quand je suis partie du Liban, il y a 21 ans», dit-elle.

Comme l'a rapporté le journal The Gazette au cours des derniers jours, Dipti Gupta, professeure à l'Université Concordia, s'est quant à elle mise à porter le voile alors qu'elle se dit athée.

Ian Henderson, professeur de sciences religieuses à l'Université McGill, a commencé à porter une croix. Il indique que plusieurs collègues l'ont imité en portant différents signes religieux.

Charles Blattberg, professeur de sciences politiques à l'Université de Montréal, a ressorti sa kippa, lui qui ne la porte habituellement que le vendredi. «Je l'ai portée quand Pauline Marois est venue prononcer un discours à l'Université de Montréal. Je ne l'ai pas encore portée en classe, mais si jamais la Charte passe, je vous assure que ma kippa n'est pas loin.»

Mais est-ce une bonne idée, par pure solidarité, de porter un signe religieux si on ne croit pas du tout au symbole? N'est-ce pas vexant pour certains croyants de voir leur signe religieux ainsi instrumentalisé?

«Le faire par solidarité seulement? J'y ai réfléchi et, franchement, je ne sais pas», a répondu M. Blattberg.