Les familles du quartier Hochelaga, où trois écoles primaires sont fermées en raison de moisissures, ont l'impression d'être oubliées par Québec. Elles se sont fait entendre dans les rues du quartier, hier, pour réclamer des actions rapides.

Pancarte à la main, la petite Marie-Soleil Deslauriers scande «Donnez-nous une école neuve». L'élève de première année fréquentait l'école Baril, au coin de sa rue, avant que celle-ci ne soit condamnée en raison de la mauvaise qualité de l'air.

Barricadée depuis plusieurs mois, l'école devra être démolie et reconstruite. Les élèves parcourent maintenant plusieurs kilomètres en autobus pour se rendre à l'école secondaire Louis-Riel. Les élèves des écoles Saint-Nom-de-Jésus et Hochelaga, les deux autres écoles de la rue Adam fermées à cause des moisissures, connaissent un sort semblable.

«C'est très difficile à vivre. Il y a beaucoup de familles monoparentales, de familles à faible revenu ici. On s'est installé ici dans le but que nos enfants soient proches de l'école et ils sont sortis de leur milieu», dénonce Josée Rifon, mère de Marie-Soleil.

Un financement incertain

La Commission scolaire de Montréal (CSDM) a annoncé il y a quelques semaines que l'école Baril serait reconstruite. Le processus prendra toutefois plusieurs années et jusqu'à maintenant, le financement était incertain.

Le gouvernement a versé 10 millions de dollars pour la reconstruction de l'école Saint-Gérard, une école contaminée dans Villeray, mais demandait à la CSDM de puiser dans son fonds pour le maintien des bâtiments pour ses autres écoles.

Il y a maintenant «une ouverture» pour qu'une partie de la reconstruction de l'école Baril soit maintenant absorbée par le budget alloué pour les nouvelles écoles et les agrandissements dans le Plan québécois des infrastructures, a annoncé hier la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, Carole Poirier.

«Les coûts de l'école ne seront pas entièrement assumés par la CSDM, Québec va prendre le bout de sa facture», a-t-elle affirmé.

Le sort des deux autres écoles de la rue Adam demeure incertain. Des expertises sont en cours pour déterminer l'état des bâtiments.

«Il faut qu'on ait l'assurance, appuyée par des experts et appuyée par la Santé publique, que l'on aura des bâtiments qui sont bons, qui sont adéquats et qui sont corrects pour plusieurs décennies», a déclaré hier le président de la CSDM, Daniel Duranleau.