Au Canada, un jeune peut être tenu criminellement responsable de ses gestes et paroles dès l'âge de 12 ans, d'où l'importance d'entreprendre tôt des mesures de prévention et de sensibilisation.

Le suicide d'une adolescente victime d'intimidation en Gaspésie alimente toujours les discussions. Si certains sont prêts à parler d'une responsabilité partagée, reste que selon la loi, on ne peut exclure qu'une grande part doit être assumée par les jeunes eux-mêmes.

Le sergent Martin Charron, en charge de la section police jeunesse de la régie de Sainte-Thérèse-de-Blainville, estime que l'action et la prévention concernent tous les intervenants et que les écoles doivent mettre en oeuvre les solutions qui s'imposent.

Depuis 1994, un policier de cette régie travaille à la polyvalente Sainte-Thérèse et est présent sur place quotidiennement. Son mandat consiste principalement à recevoir les confidences, offrir un service de référence et agir au besoin.

Mais selon M. Charron, même si cette ressource a été mise en place à la demande de la direction de la polyvalente qui souhaitait agir pour prévenir d'éventuels problèmes, on ne peut exclure les jeunes de l'équation.

À son avis, le risque zéro n'existe pas et il ne faut surtout pas chercher à déresponsabiliser les jeunes.

«Les gens semblent se lancer la balle en se demandant qui est responsable de quoi, mais dans le fond, on est tous responsables. Et les jeunes entre eux aussi», insiste le sergent Charron.

En 1970, la Loi sur les jeunes délinquants stipulait que «chaque jeune délinquant devait être traité non pas comme un criminel, mais comme un enfant mal encadré». Cette loi a été remplacée en 1984 par la Loi sur les jeunes contrevenants qui a porté à 12 ans l'âge minimum pour être passible de poursuites. Cette nouvelle loi a aussi corrigé le traitement «paternaliste» du traitement de la criminalité juvénile et responsabilisé davantage les jeunes à l'égard de leurs actes.

Pour Martin Charron, cela passe aussi par une nécessaire dénonciation, dans certains cas.

«On incite les jeunes à dénoncer et à le faire auprès de personnes qui peuvent agir rapidement. Il faut faire comprendre que l'intimidation c'est inacceptable, tant à l'école que dans les parcs ou ailleurs», avance-t-il.

Il espère que les écoles feront en sorte de créer leur propre comité de sécurité scolaire pour veiller à avoir un milieu sain et sécuritaire en apportant des solutions rapides et efficaces. Dans cette optique, il croit que le service de police devrait être un partenaire.