Après le président du Festival Juste pour rire, les leaders étudiants auront droit à un tête-à-tête avec le maire de Montréal, Gérald Tremblay.

Des sources sûres ont confirmé à La Presse qu'une rencontre a été organisée avec le maire Tremblay aujourd'hui. Peu de détails ont filtré quant aux participants ou à l'ordre du jour de cette réunion. L'entourage du maire s'est refusé à tout commentaire.

Cette rencontre survient 24 heures après celle du président du Festival Juste pour rire, Gilbert Rozon, avec trois des quatre leaders d'associations étudiantes en grève. M. Rozon souhaitait s'assurer que les manifestations ne perturbent pas les grands événements estivaux de la métropole.

Interrogé en point de presse hier en milieu de journée, le maire Gérald Tremblay s'était pourtant montré plutôt vague sur ses intentions d'imiter M. Rozon. «S'il veut rencontrer les étudiants, c'est son droit le plus légitime. C'est un grand Montréalais qui veut justement essayer de trouver une solution. Bravo.»

Il avait semblé fermer la porte à la possibilité d'agir en conciliateur, un scénario évoqué depuis quelques semaines. «Je n'ai pas de mandat, de quelque nature que ce soit, de me substituer au gouvernement et de faire des propositions aux étudiants, ou encore au gouvernement. Ma responsabilité comme maire de Montréal, ç'a été d'accompagner pendant de nombreuses semaines toutes celles et ceux qui ont voulu manifester de façon pacifique. Et de souhaiter un retour au calme, et surtout, un retour aux négociations le plus rapidement possible.»

Annulation «regrettable»

Sans écarter formellement la possibilité de rencontrer les leaders étudiants, il avait tenu à préciser certaines balises: «Je ne peux pas me substituer au gouvernement. Le conflit, il concerne au premier point le gouvernement du Québec, et c'est au gouvernement du Québec à trouver une solution avec les étudiants.»

Il juge «regrettable» l'annulation de la journée portes ouvertes du Grand Prix de Formule 1, qui devait avoir lieu jeudi sur le circuit Gilles-Villeneuve. Il en a été avisé vendredi dernier, a-t-il indiqué. «C'était gratuit, ça permettait à des milliers de personnes de rencontrer les pilotes, de voir les voitures. Mais on n'y peut rien à partir du moment où le promoteur juge la sécurité menacée.»

Projet de 54,2 millions

Le maire Tremblay avait fait ces déclarations en marge de l'annonce de la première pelletée de terre marquant les travaux au carrefour Henri-Bourassa-Pie-IX. Ce chantier majeur de 54,2 millions de dollars, dont la fin est prévue en 2014, vise la transformation complète de cette entrée de la métropole. Il a été décrit par le maire comme un «projet urbain d'entrée de ville sécuritaire, à échelle humaine». La reconfiguration du secteur permettra de libérer quelque 150 000 pieds carrés d'espace  pour la construction. On s'attend à des investissements privés de l'ordre de 180 millions de dollars. La fin des travaux coïncidera avec l'inauguration du service rapide d'autobus du boulevard Pie-IX.