Gilbert Rozon rencontrera les leaders étudiants de trois associations étudiantes aujourd'hui (FECQ, FEUQ, TACEQ) lors d'un rendez-vous qui est encore tenu secret. «On ne veut pas être cernés par les journalistes», dit-il. La CLASSE ne devrait pas répondre à l'invitation du président du Festival Juste pour rire.

Le manitou du rire espère convaincre les représentants étudiants de dénoncer tout acte de violence qui pourrait se produire pendant son festival. C'est une initiative personnelle, assure-t-il.

«Ce que je souhaite, c'est une déclaration claire, idéalement imprimée, des leaders étudiants, qui décourage ou dénonce toute forme d'intimidation et de violence pendant les festivals.»

Depuis la fin des négociations la semaine dernière, Gilbert Rozon s'inquiète des intrusions de manifestants dans les activités estivales de Montréal. Les propos sur le Grand Prix attribués au négociateur de la CLASSE lors des discussions avec la ministre de l'Éducation «insécurisent» les touristes, croit M. Rozon.

«Nous, on est prêts à accepter le prix à payer pour être en démocratie, qu'il y ait des dommages économiques et des dommages d'image, dit-il. Maintenant, on arrive à une autre étape, il y a eu quatre mois de manifestations et de négociations, et ça a achoppé. On s'en va vers une élection. Est-ce qu'on ne pourrait pas avoir un été paisible, rassurer les badauds qui viennent aux activités gratuites? Est-ce que les associations sont prêtes à faire des déclarations claires pour rassurer la population? Vont-ils dire à leurs troupes qu'ils ne veulent pas de violence, pas de saccage?»

Sur son compte Twitter comme par courriel, Gilbert Rozon dit recevoir «20 à 25 menaces chaque jour qui disent qu'ils vont tout péter dans les festivals». Or, déplore-t-il, Gabriel Nadeau-Dubois, le porte-parole de la CLASSE, qui est en copie conforme sur ces messages, ne dénonce pas ces propos.

«Il ne faut pas laisser des sous-entendus et laisser les membres parler de menaces, de boycotts, sans que jamais cela ne soit entendu. (Les leaders) ont un pouvoir d'influence clair, j'aimerais les entendre là-dessus», dit-il.

Enfin, Gilbert Rozon espère convaincre les étudiants que les manifestations estivales pourraient, au final, leur nuire. «À un moment donné, aussi, ça fait quatre mois qu'on en entend parler, le public est un peu fatigué, il a hâte de passer à autre chose», estime M. Rozon.

Le Festival Juste pour Rire a déjà pris des dispositions pour renforcer sa sécurité, et a rencontré le SPVM. Un spectacle extérieur a déjà été annulé. Du côté du gouvernement, Gilbert Rozon a eu une rencontre avec la ministre du Tourisme. «C'est délicat pour nous de nous intercaler dans les négociations, le pouvoir du gouvernement est limité dans les choses. On parle de démocratie, et moi, je suis un démocrate. Je respecte l'opinion des leaders étudiants et leur droit à manifester», dit-il.

«J'ai choisi d'intervenir, alors que mon intérêt économique aurait été de me taire. Parce que je me suis fait des ennemis en politique, j'ai des menaces de boycotts. Et à un moment donné, j'ai fait un choix personnel», explique-t-il.

- Plus de détails suivront