La nouvelle ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, doit rencontrer les leaders des associations étudiantes (CLASSE, FEUQ, FECQ et TaCEQ), mardi à 18h, pour «faire le point» et «continuer d'échanger». Mais pas pour négocier.

> En graphique: le parcours de Michelle Courchesne

«Nous réitérons [...] tous les gestes qui ont été posés au cours des dernières semaines. Nous souhaitons ardemment que les représentants étudiants et les étudiants fassent leur bout de chemin. C'est ce que nous constaterons [mardi soir]», a-t-elle indiqué.

Mme Courchesne remplace Line Beauchamp, qui a démissionné de son poste de ministre de l'Éducation et de vice-première ministre. Elle conserve son poste de présidente du Conseil du Trésor.

Elle rencontrera aussi les dirigeants de la Conférence des recteurs des universités (CREPUQ) et de la Fédérations des cégeps pour parler du calendrier de retour en classe. «Je ferai ensuite un rapport complet très rapidement au gouvernement», a-t-elle indiqué.

Avec ce rapport, le gouvernement aura «un portrait de la situation», avec les échéanciers pour terminer le trimestre. «Ça nous permettra de prendre les décisions», a indiqué M. Charest. Il n'a pas évoqué la possibilité de reprendre les négociations. Il a toutefois rappelé avec insistance que le «conflit a déjà trop duré» et que la «patience des Québécois a atteint ses limites».

Le gouvernement a déjà fait des modifications et tendu la main à trois reprises», soutient M.Charest. «En retour, nous obtenons toujours la même fin de non-recevoir. La réponse est toujours la même: c'est non», a-t-il avancé.

«Les Québécois doivent savoir que 70% des étudiants ont terminé leur session, a renchéri Mme Courchesne. Seule une minorité étudiante en a décidé autrement en boycottant les cours et en perturbant la vie sociale et économique du Québec.»

Lundi, avant l'annonce de la démission de Mme Beauchamp, M. Charest avait annoncé de façon sibylline: «Des choses vont changer.» «Je ne parle pas de loi spéciale, je ne parle pas de moratoire» sur la hausse des droits de scolarité», a-t-il dit en marge d'un discours sur le Plan Nord devant la chambre de commerce de Lévis.

Il a évoqué une éventuelle annulation du trimestre dans des établissements. Cette question «fait l'objet de discussions» avec les représentants des recteurs d'universités et des directeurs de cégeps, a-t-il confirmé. Il les a rencontrés jeudi dernier.

«On travaille avec eux sur toute la question de la session et sur comment aborder le respect des lois du Québec [...] Il y a beaucoup [d'étudiants] qui veulent réintégrer leurs cours mais ils se font bloquer le passage par des gens qui ne respectent pas les lois. Le gouvernement va examiner de près cette situation», a-t-il affirmé. Le premier ministre a insisté: ces étudiants ne sont pas abandonnés à leur sort par le gouvernement, «et on va revenir là-dessus cette semaine». Selon lui, il n'est pas question d'appeler plus de policiers en renfort pour faire respecter les injonctions.

Un retour pour Courchesne

C'est la deuxième vice-première ministre que perd le gouvernement Charest en seulement huit mois. Mme Courchesne ajoute le rôle de vice-première ministre et de ministre de l'Éducation aux fonctions qu'elle occupe déjà.

Elle avait été ministre de l'Éducation du 18 avril 2007 au 10 août 2010.

Mme Courchesne, députée de Fabre, a été élue pour la première fois en avril 2003. Elle possède un baccalauréat en sociologie et une maîtrise en urbanisme. Avant de se lancer en politique active, elle a été sous-ministre au ministère de la Culture et des Communications.

Depuis son élection, elle a été ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, ministre des Relations avec les citoyens et de l'Immigration, puis ministre de la Famille.

Mme Courchesne avait participé avec Line Beauchamp et le ministre délégué aux Finances, Alain Paquet, au marathon de négociations des 4 et 5 mai à Québec. Ces négociations avaient mené à une entente de principe, que les étudiants encore en grève ont rejetée.

Les interventions de Mme Courchesne dans ces discussions avaient été mieux reçues que celles de Mme Beauchamp, selon la CLASSE. Elle y aurait notamment interrompu les représentants de la CRÉPUQ pour leur demander du «concret», et non des «grandes lignes floues».

L'automne dernier, le vérificateur général a blâmé sa gestion des garderies. Elle aurait «laissé une grande place à la subjectivité» dans l'attribution des permis.