Environ 35 millions de dollars pour bonifier les prêts et, surtout, les bourses, mais aucun compromis sur la hausse des droits de scolarité: voilà ce qu'offrait le gouvernement Charest aux négociateurs étudiants avant que les pourparlers ne soient interrompus, a appris La Presse.

Au cours des quelque 40 heures qu'ont duré les négociations, Québec a proposé de faire passer de 35 000$ à 45 000$ le revenu parental maximal permettant à un étudiant de toucher toutes les bourses et tous les prêts offerts par le régime d'aide financière aux études.

Cette mesure affecterait directement le montant des bourses, tandis que la bonification du régime annoncée par Québec le 5 avril de 21 millions ne faisait qu'augmenter le niveau des prêts.

Un étudiant n'ayant aucun revenu et dont les parents gagnent 45 000$ par année pourrait donc toucher jusqu'à 1900$ de plus en bourses.

Selon une source qui était à la table des négociations, cette mesure coûte entre 35 et 40 millions de dollars par année. Québec suggérait de réduire du même montant le crédit d'impôt applicable aux droits de scolarité.

L'augmentation à 45 000$ du seuil du revenu parental est une demande de longue date des fédérations étudiantes.

Lors des négociations, les représentants du gouvernement ont à peine abordé la question des droits de scolarité. Ils n'ont pas ouvert la porte à un étalement sur une plus longue période de la hausse annoncée sur cinq ans.

«Les discussions avec le gouvernement sont longues et pénibles. Nous sommes isolés dans des bureaux, entourés de gardesde sécurité, sans internet », a écrit Philippe Lapointe, l'un des représentants de la CLASSE, dans une mise à jour envoyée à son association avant qu'elle ne soit exclue de la table des négociations.

Quelques heures plus tard, dans une lettre plus longue envoyée à son association, le comité de négociation de la CLASSE reproche au gouvernement de n'avoir jamais eu l'intention d'aborder le sujet de la hausse des droits de scolarité.

«L'offre du gouvernement ne faisait aucune mention de la question des droits de scolarité. Cette proposition a été unanimement dénoncée etrejetée par toutes les associations présentes », indique le comité. «Nous avons appris par la suite que le comité de négociation du gouvernement n'avait pas de mandat pour discuter de droits de scolarité avec nous.»