L'ex-président du comité exécutif est contredit par un entregistrement.

Dans un témoignage touffu à la commission Charbonneau, Frank Zampino s'est contredit hier sur son implication dans le financement politique en tentant de réfuter tout lien avec un proche des Hell's Angels.

Placé sur écoute dans le cadre de l'opération Diligence, Louis-Pierre Lafortune, un proche des Hells, avait affirmé en mars 2009 devoir acheter pour 900$ en billets pour un cocktail de financement. «C'est Zampino, ça, on n'a pas le choix», a-t-il dit à son interlocuteur. Frank Zampino avait pourtant alors quitté officiellement la politique depuis neuf mois.

Questionné devant la commission Charbonneau, Zampino a été incapable d'expliquer pourquoi son nom a été évoqué. «Vous me posez une question, je ne connais pas Louis-Pierre-Lafortune, je ne suis plus à la Ville de Montréal, je ne m'occupe plus de financement et je ne peux pas commenter sur du ouï-dire. [...] Est-ce que j'ai participé à cette activité? Je ne peux pas l'exclure, mais je n'ai eu aucun rôle à jouer. Que Lafortune se serve de mon nom pour vendre des billets, c'est à mon insu et inacceptable.» Me Lebel n'a toutefois pas relevé le fait que cette réponse impliquait que M. Zampino s'est déjà occupé de financement.

«Pas de rôle»

Or mercredi, l'ex-président du comité exécutif de la Ville de Montréal avait déclaré sous serment qu'il ne jouait aucun rôle pour amasser des fonds de nature politique, sinon qu'en assistant aux activités de financement avec le maire Gérald Tremblay.

Cette responsabilité incombait à l'agent officiel Marc Deschamps ainsi qu'à son ami, le collecteur de fonds Bernard Trépanier, a-t-il précisé.

«Je n'avais pas de rôle en termes, en termes de travail à faire au niveau du parti. Quand on parle d'élaboration de budgets, de campagne électorale, ça, c'était en dehors de mes responsabilités. Moi, je m'occupais du budget de la Ville. Les gens du parti s'occupaient du budget du parti politique», avait alors affirmé M. Zampino.