Après les entrepreneurs montrés du doigt pour avoir instauré un système de collusion à Montréal, ce sera au tour de l'ex-directeur des travaux publics de Montréal Robert Marcil de s'expliquer devant la commission Charbonneau, la semaine prochaine.

Avant que l'enquêteur Guy Desrosiers ne commence à témoigner, la procureure Claudine Roy a précisé qu'il allait mettre la table pour les «décideurs» qui seront ensuite entendus.

La Commission a confirmé ce matin que Robert Marcil sera donc le premier à comparaître. Tout indique qu'il commencera à témoigner lundi, la présentation de M. Desrosiers étant déjà bien avancée.

L'enquêteur a relevé que, dès 1997, la Ville de Montréal était au courant du gonflement des prix. M. Marcil devra vraisemblablement expliquer pourquoi il n'a pas agi pour freiner l'explosion des dépenses dans les contrats de voirie, lui qui a longtemps dirigé les travaux publics de Montréal.

Mais plusieurs témoins ont affirmé qu'il a fait davantage que simplement fermer les yeux. L'entrepreneur Giuseppe Borsellino a reconnu qu'il avait payé l'essentiel des dépenses de Marcil (soit plus de 50 000$) lors d'un luxueux voyage en Italie. La Commission a tenté de démontrer que l'ancien fonctionnaire, aujourd'hui employé de la firme de génie Groupe SM, avait été remercié pour avoir confié à Construciton Garnier un contrat de plus de 5 millions sans appel d'offres.

Le nom de Robert Marcil est fréquemment revenu devant la commission Charbonneau. Il a été nommé à 635 reprises par différents témoins.