Les promoteurs immobiliers font la loi à Laval, alors que des fonctionnaires «menteurs ou incompétents» et des ministres qui «refusent d'appliquer la loi» les laissent détruire en toute impunité les milieux humides essentiels à l'équilibre écologique.

C'est le dur constat que font le Centre québécois du droit de l'environnement (CQDE) et le conseil régional de l'environnement (CRE) de Laval, après avoir montré que le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP) donne droit à l'immense majorité des demandes de destruction de milieux humides lavallois.

Les organismes invitent la commission Charbonneau à se pencher sur la gestion des milieux humides à Laval.

«À Laval, en huit ans, on a perdu 48% de superficie des milieux humides», affirme Me Jean-François Girard, président du CQDE. C'est sans compter les destructions non autorisées. Selon le CRE de Laval, 11 milieux humides ont été détruits sans autorisation en 2010, et le remblayage s'est poursuivi dans 9 cas en dépit de l'intervention du MDDEP.

Le CRE constate en outre que le régime de «compensations» instauré par le MDDEP est complètement opaque. Impossible de savoir précisément, ni auprès de la Ville ni auprès du Ministère, quels marais ou marécages ont pu être «conservés» en échange de la destruction d'un autre.

«Le Ministère ne connaît rien sur le suivi des compensations», affirme M. Garand.