Imprévisibles et dangereux. Ces terroristes qui surgissent de nulle part, planifiant et coordonnant eux-mêmes leurs actions, représentent une menace bien réelle pour la sécurité des pays, dont le Canada. Une menace qui ne date toutefois pas d'hier. Dans la foulée des attentats d'Ottawa et de Saint-Jean-sur-Richelieu, voici un rappel de 10 individus qui, pour des motifs politiques ou religieux, se sont radicaliséset ont commis des crimes violents.

Timothy McVeigh - 1995

En avril 1995 à Oklahoma City, aux États-Unis, Timothy McVeigh et un complice font exploser une bombe dans un camion posté devant un immeuble fédéral. L'attentat fait 168 morts, dont 19 enfants et 8 agents du FBI, ainsi que près d'un demi-millier de blessés. McVeigh, ancien soldat qui a combattu pendant la guerre du Golfe, éprouvait une profonde haine contre son pays et contre l'interventionnisme étatique dans la vie privée de ses citoyens, notamment en matière de contrôle des armes. Au terme de son procès, il a été condamné à mort, puis exécuté.

Eric Rudolph - 1996

En juillet 1996 à Atlanta, en Géorgie, les Jeux olympiques sont frappés par un attentat terroriste. Une bombe explose dans le village olympique, faisant 2 morts et 11 blessés. Mais Eric Rudolph, l'auteur de l'attaque, n'est arrêté que six ans plus tard, accusé en même temps de nouveaux attentats commis contre un bar gai et des cliniques d'avortement. Militant chrétien extrémiste, l'homme était très impliqué dans un mouvement raciste, antiavortement, antisémite et homophobe. Il a plaidé coupable aux chefs d'accusation portés contre lui et purge une peine de prison à vie.

Photo Archives Wikimedia

Ted Kaczynski - 1998

En mai 1998 à Sacramento, en Californie, Ted Kaczynski, surnommé Unabomber, est condamné à la prison à vie pour avoir mené entre 1978 et 1995 une série d'attentats au colis piégé qui ont fait 3 morts et 23 blessés. L'homme, éminent docteur ès mathématiques ayant étudié dans les plus grandes universités, a été dénoncé par son propre frère qui l'a soupçonné d'être le terroriste en lisant un manifeste qu'il avait fait publier dans les journaux. Dans ses attentats, Ted Kaczynski visait principalement des scientifiques, nourri par la haine des technologies et de la modernité.

Photo Archives AP

Omar Bulphred - 2007

Entre septembre 2006 et avril 2007, à Montréal, le Canadien d'origine algérienne Omar Bulphred et un complice incendient une école juive d'Outremont, une voiture et un centre communautaire. Ces attentats représentaient pour Bulphred, considéré comme le cerveau de l'opération, un appel au djihad islamiste. Selon ce qu'il a raconté à La Presse, il se serait radicalisé lors de ses passages en prison et grâce à l'internet. «Je m'abreuvais d'images de guerre, de vidéos de propagande et de combattants djihadistes», a-t-il affirmé. Depuis, on lui a diagnostiqué un syndrome d'Asperger et l'homme jure qu'il est réhabilité.

Photo Archives La Presse

Nidal Malik Hasan - 2009

En novembre 2009 à la base militaire de Fort Hood, au Texas, le psychiatre américain Nidal Malik Hasan, de confession musulmane, abat 13 soldats et en blesse 31 autres. Avant de commettre son attentat, le militaire a crié «Allahu akbar!», qui signifie «Allah est grand». Pendant son procès en cour martiale, où il été condamné à mort, la Couronne a démontré que l'homme avait préalablement échangé des courriels avec des leaders d'Al-Qaïda pour savoir si ceux qui attaquaient des soldats étaient considérés comme des martyrs.

Photo Archives AP

Anders Breivik - 2011

En juillet 2011 dans l'île d'Utøya près d'Oslo, en Norvège, Anders Breivik tue 77 jeunes réunis dans un camp de formation politique. Condamné à 21 ans de prison, il affirme avoir commis cet attentat pour protéger son pays des musulmans. Pendant son procès, Breivik a déclaré: «J'estime que tous ceux qui choisissent de lutter pour le multiculturalisme et ont un mandat dans de telles organisations sont des cibles légitimes.» Il a aussi dit qu'il aurait voulu tuer tous les militants politiques réunis ce jour-là en les poussant à se jeter dans le lac, se noyant du même coup.

Photo Archives AFP

Mohamed Merah - 2012

En mars 2012 à Toulouse, en France, le Franco-Algérien Mohamed Merah se retranche dans son appartement et refuse de se livrer aux policiers. L'homme qui aurait perpétré une série de meurtres contre trois enfants et un enseignant d'une école juive, ainsi que trois militaires, est aujourd'hui cité en exemple comme le modèle de la nouvelle menace terroriste. Contrairement à d'autres, toutefois, qui s'abreuvent sur l'internet, il aurait été radicalisé par des membres de sa famille. Après un siège de plus de 30 heures, il est finalement abattu d'une balle à la tête par les forces spéciales de la police.

Photo Archives AP

Richard Henry Bain - 2012

En septembre 2012 au Métropolis, à Montréal, un homme tente d'atteindre la première ministre élue Pauline Marois alors qu'elle prononce un discours devant ses militants réunis en fin de soirée électorale. L'accusé, Richard Henry Bain, aurait tenté de passer par la porte arrière, puis aurait tué un employé en service et en aurait blessé un autre, avant de déclencher un incendie. Lors de son arrestation, l'homme a crié: «Les Anglais se réveillent! Les Anglais se réveillent!» Il est en attente de son procès pour meurtre, et a répété à quelques reprises que sa cause était «politique».

Photo Archives La Presse

Les frères Tsarnaev - 2013

En avril 2013, à Boston, deux bombes artisanales explosent au fil d'arrivée du plus vieux marathon du monde, faisant 3 morts et près de 260 blessés. Les musulmans d'origine tchétchène, Dzhokhar Tsarnaev et son frère aîné Tamerlan, sont pourchassés par la police. Tamerlan meurt dans un échange de coups de feu et Dzhokhar est arrêté, caché dans un bateau. Sur la paroi de celui-ci, il écrit: «Le gouvernement américain tue nos civils innocents. Je ne peux pas supporter de voir ce mal rester impuni. [...] Je n'aime pas tuer des civils innocents. L'islam l'interdit [...], mais arrêtez de tuer nos innocents et nous arrêterons». Dzhokhar Tsarnaev a plaidé non coupable aux 30 chefs d'accusation retenus contre lui et risque la peine de mort.

Photo Archives AP

Tamerlan et Dzhokhar Tsarnaev

Michael Adebolajo - 2013

En mai 2013 à Londres, en Angleterre, Michael Adebolajo et un complice renversent un soldat qui marche vers sa caserne militaire. Les deux hommes tentent de décapiter leur victime devant des passants horrifiés. Au terme de leur procès, Adebolajo, considéré comme le principal responsable de l'attentat, a écopé de la prison à vie et son complice, Michael Adebowale, de 45 ans d'incarcération. Sur une vidéo enregistrée par un témoin du crime, Adebolajo affirme agir ainsi afin de venger les musulmans tués par des Britanniques. L'homme, qui a été élevé dans la religion chrétienne, se serait radicalisé lors d'une conversion à l'islam en 2002.

Photo Archives Reuters

Michael Adebolajo et Michael Adbowale