Les hommages aux deux soldats canadiens morts dans deux attaques distinctes cette semaine ont continué de se multiplier, samedi, dans une expression de patriotisme et d'incrédulité à l'égard de ces gestes tragiques.

Des dizaines de personnes se sont tenues en rang au pied du cénotaphe du Square Dorchester, brandissant des drapeaux canadiens et des bouquets de fleurs, attendant pour signer un livre de condoléances pour les familles du caporal Nathan Cirillo et de l'adjudant Patrice Vincent.

Les organisateurs avaient aussi demandé aux participants d'apporter une fleur pour chaque soldat.

L'une des porte-parole de l'événement, Antoinette Mercurio, a affirmé que le rassemblement lui avait redonné espoir, y ayant vu des gens de «tous âges, toute religion et toute nationalité».

Mme Mercurio a expliqué que le rassemblement visait également à soutenir les forces armées canadiennes «qui défendent la liberté» des Canadiens.

Nathan Cirillo a été tué par balle mercredi à Ottawa, tandis que M. Vincent avait été intentionnellement happé par une voiture dans le stationnement d'un centre commercial de Saint-Jean-sur-Richelieu, deux jours plus tôt.

«Quand j'ai entendu que deux de nos soldats avaient été abattus, ça m'a choquée et ça m'a brisé le coeur. Pour les Montréalais, c'est l'occasion de montrer à l'armée et aux soldats, et aux familles des soldats qu'on pense à eux», a-t-elle exprimé en entrevue.

Plusieurs participants à Montréal ont dit avoir encore du mal à encaisser le coup de ces attaques successives.

«Je suis ici parce que j'étais profondément touchée que des soldats canadiens aient été abattus de façon sauvage comme ça, a exprimé la Montréalaise Joanne Scullion. Le premier jour, j'étais un peu en état de choc, me demandant comment cela pouvait survenir, comment des jeunes gens pouvaient perdre autant la raison pour poser ces gestes horribles.»

«Je ne blâme pas la communauté musulmane. Cela n'a rien à voir avec la nature véritable de l'islam», a-t-elle poursuivi.

Un groupe a chanté l'hymne national canadien lors de l'événement. Camille Couineau, une cadette âgée de 15 ans, distribuait des feuilles avec les paroles aux gens présents.

«Nous sommes rassemblés parce que deux soldats sont morts en protégeant le Canada et qu'il faut se souvenir d'eux. Je suis plus fier que jamais d'être liée aux forces canadiennes», a-t-elle affirmé.

Robert Germain, qui réside à Ottawa, s'est lui aussi dit touché par la démonstration de soutien à Montréal.

«Tous les gens au Canada, et même de l'autre côté de la frontière, sont affectés par ce qui s'est passé», a dit M. Germain, qui était dans la métropole pour voir le Canadien de Montréal à l'oeuvre au Centre Bell, samedi soir. Une cérémonie spéciale s'est déroulée de concert dans les arénas de Montréal, Ottawa et Toronto, en l'honneur des militaires tués cette semaine.