L'avocat de Hamed Shafia, le fils aîné de la famille Shafia reconnu coupable, avec ses parents, du meurtre de quatre autres membres de leur famille, soutient que son client était mineur au moment des crimes et qu'il mérite un nouveau procès.

L'avocat demande donc à la Cour d'appel de l'Ontario d'accepter de nouvelles preuves qui, dit-il, montrent que l'homme avait 17 ans, et non 18, lorsque ses trois soeurs et la première femme de son père ont été trouvées mortes au fond d'une écluse de l'Ontario, en 2009. Il aurait donc dû être jugé par un tribunal jeunesse, fait-il valoir.

Mohammad Shafia, sa femme Tooba Yahya et leur fils Hamed, qui demeuraient à Montréal, ont été condamnés à l'emprisonnement à perpétuité, en 2012, pour le meurtre de Zainab, 19 ans, Sahar, 17 ans, et Geeti, 13 ans, de même que celui de la première femme de Mohammad Shafia, Rona Amir Mohammad, 52 ans. Leurs corps ont été trouvés le 30 juin 2009 dans une voiture engloutie dans le canal Rideau, à Kingston.

Pendant le procès, la Couronne a affirmé que les quatre femmes avaient été victimes d'un crime d'honneur perpétré en réaction à des comportements perçus comme ayant apporté le déshonneur à la famille.

L'avocat de Hamed Shafia, Scott Hutchison, soutient que trois documents provenant de l'Afghanistan, où est né son client, ont été retrouvés depuis le procès et éclipsent tout doute sur l'âge de l'homme.

Ces documents seraient un «tazkira» (une pièce d'identité afghane), un certificat de naissance et un document attestant de l'authenticité du tazkira. Me Hutchison demande au tribunal d'être conscient d'un certain laxisme quant aux dates de naissance en Afghanistan et dans certaines régions du Moyen-Orient.

«Nous avons des preuves raisonnablement crédibles», a-t-il déclaré devant trois juges de la Cour d'appel, jeudi.

Il demande donc à ce que la nouvelle preuve soit prise en considération, que la condamnation de Hamed Shafia soit suspendue et qu'un nouveau procès ait lieu.

Me Hutchison a présenté ses arguments avant la demande d'appel des parents Shafia et de leur fils Hamed, qui réclament un nouveau procès.