Le juré numéro cinq, qui a été expulsé du jury au cours du procès, le 12 mai dernier, pour cause de partialité, estimait que Guy Turcotte était un «maniaque», et qu'il ne fallait pas le remettre dans la rue. Cet incident était frappé en partie d'une ordonnance de non-publication, qui devient caduque à la séquestration du jury qui a débuté à 11h06 ce matin.



C'est la réflexion que ce juré avait passée devant au moins un autre collègue, au cours de la première semaine du témoignage de Guy Turcotte. Les jurés ont envoyé une note au juge Marc David, pour l'aviser que leur collègue numéro cinq était partial, que son idée était faite depuis le début du procès, qu'il disait cela de façon agressive et qu'il ne changerait pas d'idée. Le juge a convoqué le juré en question en salle d'audience.

L'homme, qui occupe un emploi dans le «stockage de données»,  est arrivé, manifestement un peu mal à l'aise. «J'ai juste commenté. J'ai jasé avec un juré, je ne me suis pas levé pour le dire. Mon collègue a décidé d'interpréter ça à sa manière. Je ne suis  pas vraiment borné, j'attends la fin du procès pour me faire une idée», s'est-il défendu.

Le juré a reconnu avoir dit que son idée était faite, mais il s'est ravisé devant le juge. «J'ai une opinion. En dedans de moi, je sais qu'il y a eu un acte illégal. C'est punissable et justice doit être rendue. On a besoin de rendre justice en quelque part. Maniaque, j'ai dit ça ce matin, mais je faisais référence aux enfants qui ont perdu la vie. Je suis une personne posée, je suis loin de m'énerver. J'ai voulu mettre un peu de couleur», a expliqué le juré, avant de dire qu'il avait de la difficulté avec ses collègues, et qu'on lui tendait des pièges. «On m'a demandé d'argumenter, et après, on prend ça pour envoyer des lettres», a-t-il dit.

Avant de le libérer de sa tâche, le juge lui a rappelé son serment de confidentialité et lui a interdit de contacter les onze autres jurés.

Le jury prend manifestement son rôle très au sérieux. À un autre moment du procès, il a envoyé une autre note au juge, cette fois pour se plaindre que les procureurs de la Couronne, Claudia Carbonneau et Marie-Nathalie Tremblay, étaient trop expressives.