On l’a dit. On l’a répété. Et les données de la cinquième vague au Québec le confirment une fois de plus : le vaccin diminue grandement le risque de mourir de la COVID-19.

Dans les groupes d’âge des 20-59 ans, des 60-69 ans et des 70-79 ans, le taux de mortalité chez les personnes adéquatement vaccinées (deux ou trois doses) était en moyenne cinq fois moins élevé que chez les personnes non adéquatement vaccinées (une seule dose ou aucune) durant la cinquième vague, selon une étude de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) publiée jeudi sur la mortalité durant la cinquième vague dans la province.

Il est pertinent d’analyser et de comparer le taux de mortalité selon le statut vaccinal par groupes d’âge, car le risque de mourir de la COVID-19 augmente considérablement avec l’âge. Par rapport aux personnes adéquatement vaccinées du même groupe d’âge, le taux de mortalité des personnes non adéquatement vaccinées était 4,7 fois plus élevé chez les 20-59 ans, 5,5 fois plus élevé chez les 60-69 ans et 4,7 fois plus élevé chez les 70-79 ans. Il était 1,4 fois plus élevé chez les 80 ans et plus. Il s’agit des données recueillies durant la cinquième vague (du 5 décembre 2021 au 12 mars 2022). L’INSPQ estime que le Québec est aux prises avec une sixième vague de la pandémie de COVID-19 depuis la mi-mars.

Une personne adéquatement vaccinée court aussi un risque bien moindre d’être hospitalisée avec la COVID-19 qu’une personne qui n’a pas reçu ses deux ou trois doses de vaccin.

26 décès par jour durant la cinquième vague

Si on prend la moyenne quotidienne du nombre de décès, la cinquième vague vient au deuxième rang pour le taux de mortalité au Québec. Cette comparaison est toutefois un peu faussée par le fait que la cinquième vague a eu lieu presque exclusivement durant l’hiver. Comparons donc des pommes avec des pommes : pour la période du 5 décembre au 12 mars, l’hiver 2020-2021 (durant la deuxième vague) a été plus mortel (33 décès par jour en moyenne) que la cinquième vague (26 décès par jour). Pourquoi y a-t-il eu moins de décès cet hiver que durant la première vague et durant l’hiver 2020-2021 ? Parce que 83 % des Québécois (dont 90,6 % des 12 ans et plus) sont adéquatement vaccinés. « Notamment grâce à la vaccination, la COVID est devenue moins mortelle », dit la Dre Rodica Gilca, médecin-conseil à l’INSPQ.

Plus contagieux, mais moins mortel

Omicron est beaucoup plus contagieux et a circulé davantage dans la population durant la cinquième vague. Mais au moins, il a été moins mortel, toutes proportions gardées. Chez les adultes, le taux de décès parmi les patients hospitalisés avec un diagnostic de COVID-19 a diminué lors de la cinquième vague dans tous les groupes d’âge (chez les 20 ans et plus). « Nos mesures collectives ont porté leurs fruits. On n’a pas réussi à maîtriser le nombre de cas, mais le nombre de décès a été moindre par rapport à la première vague », dit la Dre Gilca, de l’INSPQ. En plus de la protection conférée par le vaccin, d’autres facteurs ont aidé. « Le virus a changé, et on a beaucoup appris en matière de prise en charge des patients depuis la première vague », souligne la médecin.

Les 80 ans et plus représentent 62 % des décès

Au Québec, les 80 ans et plus ont représenté 62 % des décès liés à la COVID-19 durant la cinquième vague. C’est une proportion moins importante que durant la première vague (74 %) et la deuxième vague (72 %), mais plus importante que durant les troisième et quatrième vagues (48 %).

17 % des décès en CHSLD

Durant la cinquième vague, 17 % des décès liés à la COVID-19 ont eu lieu dans les CHSLD, comparativement à 64 % durant la première vague. Durant la cinquième vague, les personnes de 60 ans et plus vivant à la maison ont représenté 59 % des décès.

Un séjour à l’hôpital moins long avec Omicron

Autre preuve qu’Omicron est moins sévère que le variant Delta : du 21 décembre 2021 au 10 janvier 2022, la durée médiane des séjours à l’hôpital était de 6 jours pour les patients admis à cause d’Omicron, comparativement à 8 jours pour les patients admis à cause de Delta.

En savoir plus
  • 51,8 %
    Au Québec, la cinquième vague représente 51,8 % des cas confirmés de COVID-19 depuis le début de la pandémie (ce chiffre est sous-estimé parce que la stratégie de dépistage a été modifiée durant la cinquième vague en raison du nombre trop élevé de cas).
    Source : Institut national de santé publique du Québec, données en date du 12 mars 2022
    18,1 %
    Au Québec, la cinquième vague représente 18,1 % des décès liés à la COVID-19 depuis le début de la pandémie.
    Source : Institut national de santé publique du Québec, données en date du 12 mars 2022