(Ottawa) La pandémie de COVID-19 a exacerbé la crise des surdoses au Canada, le pays ayant enregistré 1628 décès liés aux opiacés d’avril à juin, un record, indique mercredi un rapport gouvernemental.

Ces chiffres sont les plus élevés enregistrés en un seul trimestre depuis le début de la surveillance nationale, en 2016, selon ce rapport d’un comité regroupant des représentants du gouvernement fédéral, des provinces et des territoires.

Le nombre de décès au deuxième trimestre a augmenté de 58 % par rapport aux trois premiers mois de l’année et de 54 % par rapport à la même période en 2019, précise le rapport.

Ces données « donnent un aperçu des effets graves et grandissants de la pandémie de COVID-19 sur la crise de surdoses », souligne-t-il.

Il rappelle qu’avant le début de la pandémie à la mi-mars, le Canada observait « les premiers signes encourageants d’une diminution des décès liés à la toxicité des opioïdes dans certaines régions ».

De janvier à juin, le Canada a enregistré 2670 décès, impliquant dans 75 % des cas du fentanyl, médicament antidouleur devenu drogue meurtrière.

Un stimulant, comme de la cocaïne ou de la méthamphétamine, était également mis en cause dans la moitié des décès.

« Malheureusement, les nouvelles prévisions diffusées aujourd’hui par l’Agence de la santé publique du Canada semblent indiquer que ces chiffres resteront élevés dans les mois à venir », ajoute le rapport.

De janvier 2016 à juin 2020, la crise des opiacés a vraisemblablement fait plus de 17 600 morts au Canada, estime le comité.

Face à l’aggravation de cette crise, le gouvernement canadien a créé récemment un fonds d’urgence de 300 millions de dollars pour soutenir les systèmes de santé des provinces et territoires dans le traitement des victimes.