Un ancien leader de l'extrême droite britannique a partagé en fin de semaine une photo prise par une journaliste canadienne qui avait été trafiquée pour discréditer les sympathisants à la cause des réfugiés syriens.

En 2015, lors d'un rassemblement pour l'accueil des réfugiés syriens à Saskatoon, la journaliste Lasia Kretzel avait pris la photo d'une femme qui portait autour du cou une pancarte proclamant que sa porte était «ouverte pour les réfugiés».

La même photo circule actuellement dans les médias sociaux, mais elle a été modifiée - assez grossièrement, reconnaît la photoreporter: sur la pancarte de la manifestante, on peut maintenant lire «Mes jambes sont ouvertes pour les réfugiés».

Or, Mme Kretzel indique que la photo a été partagée en fin de semaine sur Twitter par Nigel Farage, l'ancien leader du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni, farouche partisan du Brexit et réfractaire à l'immigration.

La journaliste a communiqué avec lui sur Twitter, et M. Farage a reconnu que la photo avait été trafiquée. Dans un message subséquent, il reconnaît qu'il s'agit d'une «Fake News», mais il soutient tout de même que les sympathisants à la cause des réfugiés devraient réfléchir davantage à ce qui est en train de se produire, selon Mme Kretzel. La photo ne se trouvait plus lundi sur sa page.

Mme Kretzel avait déjà vu sa photo, altérée, sur internet mais elle avait laissé faire, jusqu'à ce qu'elle soit partagée par quelqu'un d'aussi connu que M. Farage, avec ses 1,2 million d'abonnés.

La photo trafiquée a effectivement été partagée plusieurs milliers de fois, notamment par l'acteur américain James Woods. Cet ardent partisan du Parti républicain aux États-Unis a ajouté en bas de vignette: «Enfin, une solution concrète pour stopper l'immigration».