La Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) vient de changer radicalement les procédures  de réservation pour la pêche dans les réserves fauniques. Objectif : générer plus de revenus. En vigueur le samedi 7 avril prochain, la mesure affectera des dizaines de milliers de pêcheurs. Explications.

AUGMENTER LA CLIENTÈLE

La nouvelle procédure vise à favoriser le plus grand nombre de pêcheurs, indique la SEPAQ. « Par exemple, l'ancien système défavorisait ceux qui obtenaient leurs dates de vacances plus tardivement, indique le porte-parole Simon Boivin. Les nouvelles modalités devraient permettre une meilleure utilisation des disponibilités. » Curieusement, la société dit ne pas connaître le taux d'occupation de ses lacs. Tout en parlant de « dizaines de milliers », elle refuse aussi de préciser le nombre de pêcheurs fréquentant son réseau. « Informations sensibles d'un point de vue commercial », fait-on valoir. En 2015-2016, on comptait 700 000 jours d'activités de toute nature dans les réserves fauniques.

LA RENTABILITÉ DE LA PÊCHE EN VILLÉGIATURE

Le réseau des réserves fauniques est fort populaire auprès des pêcheurs sportifs québécois. Si on inclut la faible part des parcs nationaux, la pêche jumelée à la villégiature représente l'activité de plein air la plus lucrative de la société, soit 42 millions sur des revenus de 150 millions. Les réserves des Laurentides et de La Vérendrye sont les plus fréquentées ; Mastigouche dispose de la plus grande offre de lacs sur réservation. Il se capture annuellement environ 600 000 ombles de fontaine (truites mouchetées) dans le réseau et 200 000 dorés jaunes. C'est La Vérendrye qui produit la plus grande récolte, en bonne partie du doré jaune.

UN RENDEZ-VOUS LE 7 AVRIL

Jusqu'à récemment, les amateurs qui voulaient obtenir un droit de pêche quotidien dans les quelque 500 lacs et 30 rivières contingentés du réseau de la SEPAQ devaient procéder par internet ou téléphone quatre mois à l'avance. Cette année, ils auraient dû faire leurs réservations à compter du 11 janvier pour le début de la saison, le 11 mai. Et recommencer le lendemain pour un droit d'accès le 12 mai et ainsi de suite. Or, selon les nouvelles modalités, c'est à partir du 7 avril que les pêcheurs pourront choisir les journées désirées, peu importe quand durant la saison. On peut cependant toujours obtenir un séjour de pêche avec chalet un an à l'avance.

UNE JOURNÉE À LA FOIS

La période de réservation débutera à 10 h sur le site web de la SEPAQ et s'étalera toute la journée selon la réserve faunique ou le parc national. Quinze minutes avant l'heure donnée, vous pourrez vous inscrire sur une liste d'attente virtuelle. Au début des réservations, votre rang sera accordé de façon aléatoire. C'est à ce moment-là que vous saurez le nombre de participants qui vous précèdent ainsi que l'heure estimée vous permettant de faire votre demande. Attention : vous ne pourrez réserver qu'une seule journée à la fois. Il faudra se réinscrire sur la liste pour chaque autre demande.

UNE CONGESTION ANNONCÉE ?

La Fédération québécoise de chasseurs et pêcheurs voit d'un bon oeil les nouvelles modalités de réservation de la SEPAQ si effectivement elles offrent plus de disponibilités aux amateurs de pêche. Elle craint néanmoins qu'en raison de l'affluence appréhendée, le système connaisse des ratés comme cela s'est produit plusieurs fois dans le passé dans des circonstances semblables. À la société, on assure que tout a été mis en oeuvre pour répondre à la demande. Plusieurs dizaines de lignes téléphoniques ont même été prévues pour ceux qui n'utilisent pas l'internet, soit 10 % de la clientèle.

LE PARC DU MONT-SAINT-BRUNO #1

La SEPAQ gère le plus grand réseau de plein air au Québec. Si la pêche-villégiature et la chasse produisent ses revenus les plus importants, d'innombrables autres activités s'y déroulent, du camping à la randonnée en passant par le ski de fond ou le canotage. Le dernier exercice financier démontre un record d'affluence. En 2015-2016, le parc du Mont-Saint-Bruno était l'endroit le plus populaire parmi les dizaines gérés par la société avec ses 954 000 jours d'activités. Le parc d'Oka, avec sa plage et son camping, se classait deuxième avec 728 000 visites et le parc de la Chute-Montmorency, troisième avec 708 000 visites.