Les militants du Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) s'arment de bâtons de marche pour le droit à un logement adéquat.

Ils parcourront en septembre les quelque 500 kilomètres reliant Ottawa et Québec pour revendiquer, à la veille des élections provinciales, le financement de 50 000 nouveaux logements sociaux en cinq ans.

La porte-parole du FRAPRU, Véronique Laflamme, expose que les deux ordres de gouvernements sont néanmoins à blâmer pour de « graves dénis du droit au logement ».

Bien que le gouvernement de Justin Trudeau a adopté une première Stratégie canadienne sur le logement, les sommes qui y sont prévues ne seront accordées que dans un deuxième mandat hypothétique des libéraux, dénonce-t-elle.

Le gouvernement de Philippe Couillard n'en fait pas plus pour les personnes mal logées ou sans-abri, poursuit-elle. En 2017, il n'a budgété que 255 millions de dollars sur trois ans pour réaliser 3000 nouveaux logements sociaux, malgré des surplus de 4,4 milliards et une remise de 2,3 milliards en baisses d'impôts, décrie le FRAPRU.

La « grande marche » a obtenu l'appui d'une trentaine d'organisations sociales dont Amnistie internationale Canada francophone, la Confédération des syndicats nationaux et la Fédération des femmes du Québec.

« Depuis des années, le gouvernement, autant à Québec qu'à Ottawa, nous dit : ''Pour mieux partager la richesse, il faut d'abord la créer.'' Et bien, elle est là, la richesse ! Il y a des surplus énormes et une situation économique favorable, alors si on n'investit pas maintenant, on ne le fera jamais », a lancé Véronique Laflamme, en entrevue avec La Presse canadienne.

La marche d'une capitale à l'autre prévoit des haltes dans 28 villes et villages de part et d'autre du fleuve Saint-Laurent. Elle doit s'étirer du 2 au 29 septembre, au rythme de 15 à 25 kilomètres par jour.

« Le message qu'on veut démontrer, c'est que c'est aux gouvernements de s'assurer que les droits fondamentaux sont respectés et que si les gouvernements ne le font pas, l'ensemble de la société en fait son affaire », martèle Mme Laflamme.

« Ça concerne déjà des milliers de ménages locataires au Québec, illustre-t-elle. Du jour au lendemain, on se trouve avec une baisse de revenu importante, une séparation, etc. Il y a plusieurs personnes qui nous témoignent qu'elles ne pensaient jamais se retrouver dans une situation de précarité et même d'itinérance. »