La dernière tempête de l'hiver dernier a laissé de mauvais souvenirs aux automobilistes qui ont été coincés des heures dans le froid, enlisés dans la neige sur des autoroutes transformées en stationnement. Alors que l'hiver est de retour en force aujourd'hui, les autorités assurent avoir tout mis en oeuvre pour que le cafouillage de mars dernier ne se reproduise pas.

La tempête de neige attendue mardi matin est la première depuis la mise en place du Centre de vigie et de coordination opérationnelle (CVCO) de la Sûreté du Québec (SQ), un genre de «tour de contrôle» ouverte 24 heures sur 24. 

Pour savoir ce qui se passe partout sur le réseau routier sous sa responsabilité et déployer les ressources là où c'est nécessaire, les policiers en poste au nouveau centre auront accès à plusieurs sources d'information, comme les appels entrants de partout au Québec, les réseaux sociaux, les images des caméras du ministère des Transports et la centrale de renseignements criminels. 

Le centre a été ouvert le printemps dernier, à la suite de la méga-tempête du 13 mars, pour éviter que se reproduisent les problèmes de communication qui ont empêché les services d'urgence de réagir adéquatement à la situation.

Plus de policiers sur les routes

La première grosse bordée à s'abattre sur le Québec cause toujours beaucoup d'émoi et d'accidents sur les routes, notamment parce que certains automobilistes n'ont pas encore installé les pneus d'hiver sur leur véhicule (la date limite est encore le 15 décembre, mais sera devancée au 1er décembre dès l'an prochain). 

Les policiers de la SQ seront plus présents qu'à l'habitude sur les routes provinciales. En plus de rappeler au boulot des agents en congé, la direction a demandé aux agents du quart de travail de jour de commencer à 5h mardi matin, plutôt qu'à 8h, tandis que ceux du quart de nuit resteront en poste tant que ça sera nécessaire, plutôt que de partir à 8h, indique Martine Asselin, porte-parole du service de police. La SQ a aussi commencé lundi à diffuser sur les médias sociaux des messages de sensibilisation, pour rappeler aux automobilistes d'adapter leur conduite à l'état des routes et de bien déneiger leur voiture, pour ne pas devenir des «igloos mobiles». 

«Ce ne sont pas les conditions routières qui causent les collisions, c'est le comportement des gens, souligne Martine Asselin. On a un hiver chaque année, mais on dirait que les gens oublient chaque fois qu'il faut changer sa façon de conduire, par exemple en laissant un plus grand espace entre eux et le véhicule qui les précède et en prévoyant une distance de freinage plus longue.»

Les armes de la guerre aux flocons

Comme tous les déneigeurs, Serge Mainville fourbit ses armes en vue de la première vraie bataille de la saison contre la neige. «On a déjà eu à gratter et à répandre des abrasifs, mais là, ça commence pour vrai. Nos équipes vont être là à 100% à partir de 3h dans la nuit», dit l'entrepreneur, qui est maintenant chargé de l'entretien de l'autoroute 13, où des centaines d'automobilistes sont restés coincés pendant toute une nuit lors de la grosse tempête de mars dernier. 

Lundi, les employés de la firme K.L. Mainville s'affairaient à tester leurs équipements, afin de s'assurer que tout était en ordre pour qu'ils puissent faire leur travail efficacement au cours des prochaines heures. On demande aussi aux usagers de la route de redoubler de prudence autour des déneigeuses, et de ne pas sortir de leur véhicule en cas d'accident. 

«Le véhicule représente la meilleure protection contre les dangers extérieurs, particulièrement en période hivernale, puisque la visibilité est souvent réduite et la distance de freinage est diminuée», rappelle Martine Asselin.