Plusieurs Canadiens attendront au moins une journée de plus avant de pouvoir quitter l'île de Bali, en Indonésie, puisque l'aéroport international sur l'île sera fermé jusqu'à mercredi matin en Indonésie.

Les autorités ont ordonné lundi l'évacuation de toutes les personnes vivant dans un rayon de 10 kilomètres du volcan Agung, qui se fait menaçant. L'agence de gestion des catastrophes en Indonésie a affirmé qu'une éruption plus imposante était possible, bien qu'un volcanologue du gouvernement a aussi soutenu que le volcan pourrait demeurer à ce niveau d'activité pendant des semaines et ne pas entrer en éruption de manière explosive.

L'aéroport international de Bali avait d'abord été fermé pour une période de 24 heures, à cause des cendres volcaniques qui ont envahi l'espace aérien de la région. Le porte-parole de l'agence de gestion des catastrophes Sutopo Purwo Nugroho a indiqué que la fermeture de l'aéroport serait en vigueur jusqu'à mercredi, 7h (heure locale), soit mardi, à 18h (heure du Québec). Il a toutefois indiqué que l'aéroport sur l'île voisine de Lombok a rouvert, mardi, après avoir interrompu ses activités lundi soir.

Affaires mondiales Canada a indiqué que 403 Canadiens qui se trouvent à Bali se sont enregistrés auprès de son service d'Inscription des Canadiens à l'étranger. Mais comme cette inscription se fait sur une base purement volontaire, la porte-parole Brianne Maxwell prévient que ce chiffre ne donne pas nécessairement un portrait juste de la présence canadienne dans l'île indonésienne.

La Montréalaise Chantal Desjardins se trouve dans un hôtel à 70 kilomètres du volcan, et son transporteur aérien l'a prévenue qu'elle ne pourra pas quitter l'île avant le 5 décembre. Mme Desjardins a indiqué à La Presse canadienne que «ça commence à être un peu plus réel», même si elle séjourne loin du volcan. Elle devait partir mardi, mais ses vacances seront visiblement prolongées.

Richard Chang, un Canadien âgé de 31 ans en vacances dans la partie centrale de l'île avec sa fiancée et quatre amis, a indiqué que son vol prévu lundi après-midi avait été annulé. L'homme originaire de Mississauga, en Ontario, qui réside désormais à San Francisco, a affirmé qu'ils avaient décidé de se déplacer vers le sud, dans le secteur de Jimbaran, pour être près de l'aéroport dans l'éventualité où ils auraient à effectuer rapidement de nouveaux plans de voyage.

«Nous n'avons pas l'impression que le volcan présente un danger pour nous. Il s'agit simplement de l'espace aérien - il y a beaucoup de cendres et de débris dans l'air, ce qui fait que les avions sont cloués au sol», a-t-il expliqué par téléphone, mardi matin en Indonésie.

M. Chang a affirmé qu'organiser un vol à partir d'un autre aéroport était difficile, puisque bon nombre de vols partent de Jakarta, qui se trouverait à 26 heures de distance en voiture, ou 15 heures par bateau.

Il a dit avoir un vol prévu mercredi avec le transporteur taïwanais EVA Air, tout en affirmant ne pas s'attendre à ce que l'aéroport soit rouvert à ce moment. M. Chang mise plutôt sur un retour avant la fin de la semaine, ou au cours du week-end.

Un porte-parole de l'aéroport international de Bali a indiqué que 445 vols avaient été annulés lundi, immobilisant environ 59 000 voyageurs dans l'île.

Le touriste canadien Brandon Olsen, qui a été refoulé à l'aéroport de Bali lundi, avec sa copine, a indiqué à l'Associated Press que le couple devrait maintenant se trouver une chambre d'hôtel et dépenser plus que prévu pour ce prolongement de vacances inattendu.

Des cendres projetées jusqu'à 3000 mètres

Bali est la plus importante destination touristique d'Indonésie: ses plages, sa nature luxuriante et sa culture hindoue attirent chaque année cinq millions de visiteurs. Mais le volcan Agung s'est réveillé la semaine dernière et crache des cendres jusqu'à 3000 mètres dans l'atmosphère de l'île. L'Agung a aussi commencé à produire de la lave à l'intérieur du cratère, et le centre national de volcanologie d'Indonésie a décrété l'alerte maximale lundi matin.

Chantal Desjardins se trouvait non loin du volcan il y a quelques jours à peine. Elle a assisté à des éruptions de cendres avec une réaction de touriste ahurie. Aujourd'hui, elle admet que cela aurait été aussi très bien de voir ce spectacle à la télévision. Elle rappelle que selon les autorités, le pire pourrait être à venir - et dans les prochains jours -, ce qui n'a rien pour la rassurer.

Affaires mondiales a communiqué lundi avec les Canadiens qui s'étaient enregistrés, et avait mis à jour en fin de semaine sa page de «conseils et avertissements aux voyageurs». Les Canadiens qui souhaiteraient obtenir une assistance consulaire d'urgence peuvent communiquer avec le bureau le plus proche ou, à Ottawa, à frais virés, au 1 613 996-8885. On peut aussi joindre Affaires mondiales Canada par courriel à sos@international.gc.ca