Si le gouvernement adopte le projet de loi 133 visant à forcer les officiers des forces de l'ordre à porter l'uniforme en tout temps, la Fraternité des policiers et policières de Montréal promet de le contester «vigoureusement» devant les tribunaux.

«Nous sommes estomaqués devant la démesure des attaques anti syndicats», a bien précisé mercredi matin Yves Francoeur, le président du syndicat du SPVM, devant la commission parlementaire des institutions. 

Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, rétorque toutefois à l'association syndicale que son projet de loi a de bonnes balises juridiques. 

«On prend toujours soin avant de déposer un projet de loi de s'assurer qu'il tienne la route sur le plan juridique. (...) Ça n'empêche pas, dans le contexte d'une négociation de convention collective, d'utiliser d'autres moyens de pression, de s'exprimer autrement qu'en altérant l'uniforme», a affirmé en mêlée de presse le ministre Coiteux. 

Selon lui, ce projet de loi «équilibré» vise à renforcer la crédibilité essentielle des policiers à l'exercice de leur travail. 

«Il y a des enjeux de sécurité pour les policiers eux-mêmes dans [certaines] circonstances (...). S'il y avait par exemple un attentat au Québec et qu'il y avait des gens qui se faufilaient dans les rangs des policiers en ne portant pas l'uniforme, on ne veut même pas imaginer des circonstances comme celles-là», a-t-il poursuivi. 

Non au double emploi chez les cadres 

Le ministre Martin Coiteux a aussi confirmé mercredi matin que les policiers qui occupent des postes de cadres ne pourraient plus, si le projet de loi 133 est adopté, occuper de deuxième emploi. Des modifications au projet de loi actuel doivent être déposées en ce sens de façon ultérieure. 

«Ce n'est pas strictement relié aux événements de l'autoroute 13 (...) Ceci dit, il y a des choses qui nous ont été révélées par cet épisode-là qui font ressortir qu'il y a un enjeu potentiel là. Donc il s'agit de corriger une situation dans le meilleur intérêt de la sécurité», a dit le ministre, se référant au fait que le capitaine de la Sûreté du Québec responsable de l'intervention sur l'autoroute 13 lors de la tempête hivernale du 14 mars dernier (qui était aussi courtier immobilier agréé) était chez le notaire le soir où des automobilistes sont restés coincés à bord de leur véhicule.