Depuis le début du mois, deux accidents mortels se sont produits sur l'autoroute 50. Ils s'ajoutent à la dizaine d'autres drames survenus sur l'«autoroute de la mort», que Philippe Couillard a promis d'élargir à quatre voies, hier. Le premier ministre du Québec entend donner suite rapidement à la motion en ce sens adoptée à l'unanimité à l'Assemblée nationale, mercredi dernier.

«C'est un projet prioritaire parce qu'il s'agit de la sécurité des gens, a assuré le premier ministre. Il y a une partie de la route qui a été faite à quatre voies [...], mais il reste une partie juste à deux voies où le nombre d'accidents est élevé, et ce sont des accidents malheureusement très graves», a-t-il ajouté.

L'élargissement de l'autoroute, qui traverse une partie de l'Outaouais et des Basses-Laurentides, sera inscrit au Plan québécois des infrastructures (PQI). M. Couillard n'a pas voulu s'avancer sur un échéancier, mais la réalisation du «très, très gros» projet s'échelonnera sans doute sur des années et se fera par segments.

«Mais une fois inscrit [au programme d'immobilisations], il est dans la machine. Les fonds sont réservés et on va vers l'exécution» , a expliqué M. Couillard.

«C'est clair que ce sera un très gros chantier. Par contre, on peut déjà faire des travaux plus restreints pour améliorer la sécurité des gens sur la route.»

Il a aussi souligné l'importance économique de la modernisation de ce tronçon qui relie Gatineau à Mirabel sur 158 km.

«C'est pour ça qu'on avait pris cet engagement-là et qu'on veut faire avancer le projet», a-t-il dit, rappelant que lors de la dernière campagne électorale, il avait promis de se pencher sur l'amélioration de l'autoroute 50.

La motion du PQ

C'est le député du Parti québécois Stéphane Bergeron qui a présenté la motion, mercredi dernier, demandant au gouvernement d'agir rapidement dans le dossier de l'élargissement de l'autoroute 50. La motion a été adoptée à l'unanimité, mais les députés libéraux l'ont fait amender pour ajouter que le projet devrait se faire «par phases».

«Ça permet de rendre les projets plus gérables par les enveloppes budgétaires disponibles, a expliqué Philippe Couillard. Il y a toujours une limite dans les fonds à notre disposition et c'est une bonne façon de gérer [un projet de cette ampleur].»

Par ailleurs, les caquistes de l'Outaouais réclament que des travaux de sécurité pour les tronçons les plus dangereux de l'autoroute soient entrepris immédiatement, prônant des mesures comme «la bonification de l'éclairage de certains tronçons la nuit, l'ajout d'espaces de répit et de séparateurs dans les virages problématiques».

La route de la mort

Dans les six derniers mois seulement, cinq personnes sont mortes lors d'un accident survenu sur l'autoroute 50. Depuis le début du mois de février, deux accidents mortels se sont produits: l'un à Gatineau et l'autre à Grenville-sur-la-Rouge. Une passagère de 24 ans a perdu la vie dans une collision frontale en novembre dernier, et deux jeunes femmes de 21 et 26 ans sont aussi mortes dans un face-à-face survenu en septembre.