Le gouvernement de Philippe Couillard et Loto-Québec envisagent le retrait d'environ 1000 appareils de loterie vidéo sur les 11 600 qui se trouvent actuellement sur le territoire québécois. Lors d'une rencontre vendredi, on a convenu que la société d'État aurait à déterminer où les machines devraient être retirées.

L'attrition ne fonctionne pas suffisamment rapidement - environ 300 machines par année peuvent être retirées parce que les établissements où elles se trouvent ferment leurs portes. Le problème, c'est qu'elles ne se trouvent pas nécessairement dans les zones vulnérables où les résidants sont particulièrement susceptibles d'être happés par le jeu pathologique.

Ce n'est pas le ministre des Finances, Carlos Leitao, qui a rencontré la direction de la société d'État, mais un employé politique. Le ministre avait annoncé cette semaine qu'il convoquerait la direction de Loto-Québec après une série de reportages dans La Presse+ révélant la dépendance de nombreux résidants de quartiers populaires à ce « crack informatique ». À l'Assemblée nationale, l'opposition péquiste et caquiste avait croisé ses tirs sur le ministre pour exiger un redressement de la situation.

VISER LES ZONES DÉFAVORISÉES

Tous les scénarios évoqués tournent autour du retrait d'un millier de machines, une opération qui serait facile si on se contentait de retirer les appareils. Mais Québec souhaite une opération plus chirurgicale et intervenir dans des zones plutôt défavorisées où les appareils se trouvent en surnombre.

Loto-Québec doit donc revenir pour indiquer à Québec les zones où le retrait des machines sera le plus efficace pour la santé publique. S'il intervient en retirant les machines des zones les plus fragiles, Québec doit non seulement subir la perte de revenu, mais aussi compenser les propriétaires de restaurant ou de bar. Il faut veiller aussi au maintien d'une offre minimale sur l'ensemble du territoire.

RETOUR DU MONDE INTERLOPE ?

Loto-Québec a soulevé des questions particulières : les établissements à proximité des réserves autochtones ou proches des frontières comportent des risques accrus d'un retour du monde interlope dans cette activité.

La question de la proximité des guichets automatiques a aussi été soulevée. La réglementation actuelle prévoit seulement que le joueur doit au moins se lever de son siège pour atteindre le guichet. Ces dispositions commerciales relèvent de la Régie des alcools, des courses et des jeux, avec qui le ministère des Finances prendra sous peu contact.