Les bars et restaurants pourront avoir plus que cinq appareils de loterie vidéo, mais dans l'ensemble le nombre de machines n'augmentera pas : le plafond reste à 11 600 appareils a indiqué le ministre des Finances, Carlos Leitao.

Interpellé par le péquiste Jean-François Lisée et le caquiste François Bonnardel, M. Leitao a indiqué à l'Assemblée nationale qu'il pourrait même y avoir une diminution du nombre d'appareils conformément aux discussions amorcées le printemps dernier avec M. Bonnardel. Une motion avait été adoptée, à l'unanimité à l'Assemblée nationale l'an dernier, a-t-il rappelé.

Les critères qui assurent que ces machines ne se retrouvent pas en trop grand nombre dans les quartiers défavorisés sont maintenus, a-t-il renchéri. «Les critères sont stricts, les règles sont telles en nombre de machines par habitant que j'imagine mal comment il pourrait y avoir plus de concentration (dans ces quartiers)», a dit le ministre.

Pour lui, les propriétaires d'établissements avaient contourné la loi de manière «inélégante» en demandant plusieurs permis pour un même commerce. «On essaye de trouver un équilibre entre les moyens efficaces pour contrer les effets néfastes et éviter une prolifération de ces machines.

Ces machines procurent à Loto-Québec 680 millions $, qui livre à l'État des dividendes de presque un milliard.

«Est-ce qu'on peut se priver de ce milliard  ? On peut faire le débat !», a souligné le ministre.

Jean François Lisée avait dénoncé la décision de Québec de faire sauter la limite de cinq appareils par établissement une règle souvent contournée par les commerçants qui modifient la configuration de leur bar ou restaurant. 

«On est pressés d'aller chercher des sous chez ceux qui font moins que 15 $ de salaire minimum, en augmentant le nombre de machines de vidéo poker dans les bars. Pas dans les bars de Westmount ou d'Outremont, il n'y en a pas, mais dans les bars de Saint-Henri, puis dans les bars de Limoilou, puis dans les bars où les gens dépensent de l'argent qu'ils n'ont pas dans ces maudites machines», a lancé le député péquiste de Rosemont.

Le gouvernement Marois avait fait passer de 15 000 à 12 000 le nombre de ces machines, a rappelé Lisée, critiquant le ministre Leitao pour avoir agi sans attendre l'opinion de la direction de la santé publique de Montréal.