Lutter contre le racisme, défendre les droits des LGBT, assurer la protection des animaux... Les jeunes adultes québécois sont plus nombreux que leurs aînés à se passionner pour ces défis sociaux.

Un sondage CROP-La Presse révèle que les Québécois âgés de 18 à 34 ans sont plus nombreux à dire que ces enjeux sont « extrêmement importants » pour eux.

« Bien des enjeux préoccupent la population au complet, mais je dirais que ces enjeux suscitent une passion plus forte chez les plus jeunes », explique Alain Giguère, président de la maison de sondage CROP.

Par exemple, les gens de 18 à 34 ans estiment dans une proportion de 44 % que la lutte contre le racisme est un enjeu crucial. Chez les 35 ans et plus, la proportion tombe à 36 %.

L'acceptation sociale des LGBT est une cause primordiale pour 29 % des jeunes adultes québécois, alors que les plus vieux sont 20 % à penser la même chose.

Même phénomène avec l'enjeu de la protection des animaux : 42 % des 18 à 34 ans disent qu'il s'agit d'une cause « extrêmement importante ». Chez les 35 ans et plus, ils sont plutôt 31 % à penser la même chose, révèle le sondage intitulé « Les jeunes et la culture ».

D'autres enjeux interpellent à la fois les Québécois plus jeunes et plus âgés. La protection de l'environnement est considérée comme « extrêmement importante » par 53 % et 52 % des répondants des deux groupes, respectivement. Même chose pour la question de la recherche médicale sur le sida ou le cancer, jugée cruciale par 53 % des plus jeunes et 56 % des gens plus âgés.

Des différences

Or, pour certains enjeux précis - lutte contre le racisme, protection des animaux, acceptation sociale des LGBT (lesbiennes, gais, bisexuels et transgenres) -, des différences subsistent.

« C'est le propre de la jeunesse : à 18 ans ou à 22 ans, il y a une passion de vivre, une force de vivre, un idéalisme beaucoup plus intense. En vieillissant, ces générations vont garder les mêmes valeurs, mais c'est moins intense comme façon de s'exprimer », dit Alain Giguère.

Béatrice Vaugrante, directrice générale d'Amnistie internationale Canada francophone, n'est pas surprise de voir les jeunes adultes être particulièrement passionnés au sujet des droits des personnes LGBT.

« La défense des droits des LGBT et l'acceptation de la différence dans les orientations sexuelles et la multiplicité des genres peuvent sembler des questions complexes pour certaines personnes, mais chez les jeunes, ce n'est pas un enjeu, c'est normal, c'est une position claire. »

Mme Vaugrante note que des campagnes d'Amnistie internationale dans le monde sur la question des LGBT ont connu beaucoup de succès auprès des jeunes ces dernières années. « On le voit ici au Québec, la question des LGBT chez les jeunes, c'est acquis, c'est revendiqué. »

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44%: proportion des jeunes de 18 à 34 ans pour qui la lutte contre le racisme est un enjeu crucial

29%: proportion des jeunes de 18 à 34 ans pour qui l'acceptation sociale des LGBT est une cause primordiale

42%: proportion des jeunes de 18 à 34 ans pour qui la protection des animaux est une cause « extrêmement importante »