Le brasier destructeur qui ravage Fort McMurray en Alberta pourrait être la catastrophe naturelle la plus coûteuse au pays pour les assureurs et battre le triste record de la tempête de verglas de 1998 au Québec.

Mercredi après-midi, un bilan provisoire faisait état de la destruction de 1600 bâtiments et de l'évacuation de toute la population de cette ville du nord de l'Alberta, soit quelque 80 000 personnes.

Le record de la catastrophe naturelle la plus dispendieuse est détenu par la tempête de verglas de 1998, a indiqué le Bureau d'assurance du Canada. Les compagnies d'assurance avaient alors versé près de 1,9 milliard (somme actualisée en dollars de 2014) à leurs assurés québécois. Le Bureau n'était toutefois pas en mesure de préciser, mercredi, le nombre de réclamations faites par les assurés ni le nombre de résidences touchées. Mais au plus fort de la crise, 1,4 million de foyers avaient été privés d'électricité, et environ 100 000 personnes avaient dû trouver refuge dans des centres d'hébergement pour des périodes plus ou moins longues.

Selon le Bureau, il est évidemment trop tôt pour estimer combien les compagnies d'assurance devront verser aux résidants de Fort McMurray : le brasier sévit toujours, les dommages n'ont pas encore été évalués et on ne sait pas combien de citoyens possèdent une police d'assurance.

Mais à titre de comparaison, l'incendie qui a ravagé la ville de Slave Lake en Alberta en 2011 a forcé l'évacuation de 9000 habitants et 374 propriétés ont été détruites - soit environ huit fois moins d'évacués et quatre fois moins de résidences calcinées qu'à Fort McMurray, et cela, bien avant le bilan final.

Les assureurs avaient versé un total 775 millions aux assurés de Slave Lake.

La seconde catastrophe naturelle la plus dispendieuse s'est produite lors des pluies torrentielles et des inondations du sud de l'Alberta en 2013 qui ont entraîné des versements de 1,8 milliard de la part des assureurs.

Mais il est à noter que les sommes versées par les assureurs ne représentent pas la totalité des dommages subis par les habitants, les commerces et les installations municipales. Tout le monde n'est pas assuré, et pour ceux qui le sont, des exclusions peuvent être appliquées sur certaines catégories de leurs biens.

Le Bureau indique que les dommages causés par les incendies sont généralement couverts par les polices d'assurance habitation.

Celles-ci vont normalement couvrir les frais de subsistance - logement temporaire et repas - lorsque des assurés doivent quitter leur résidence en raison de la catastrophe naturelle. Mais les assureurs ont déjà été réticents dans le passé à verser ce type d'indemnisation : en 1998, de nombreux assurés ont dû intenter un recours collectif et attendre un règlement à l'amiable en 2012 avant de voir leur argent.

Dans son rapport annuel de 2015, le Bureau d'assurance du Canada note que les dommages causés par les événements météorologiques extrêmes sont devenus la principale cause des réclamations d'assurance des biens.