L'enquête administrative et celle du coroner sur le récent suicide d'une femme à la prison Leclerc mèneront-elles à des ajustements dans la façon de faire ?

Il est trop tôt pour le dire, mais Sandra Dessources, directrice de l'établissement Leclerc, assure que s'il y a des recommandations, elles seront suivies. Mme Dessources, qui dirigeait la Maison Tanguay depuis trois ans avant sa fermeture, en février dernier, assure qu'un programme de prévention du suicide est en place dans son établissement, comme dans tous les autres centres de détention du Québec.

« Le ministère de la Sécurité publique prend la prévention du suicide très au sérieux. Le programme a été modifié en 2008. Depuis, il y a un dépistage systématique qui se fait à l'admission des personnes incarcérées », explique la directrice.

Chaque année, plusieurs membres du personnel reçoivent une formation en prévention du suicide, précise-t-elle.

TROIS AUTRES TENTATIVES DE SUICIDE

Dans la nuit du 7 au 8 avril, Francine Robert, en attente de procès pour le meurtre de sa mère, s'est suicidée dans sa cellule de l'établissement Leclerc. La femme de 61 ans avait fait trois autres tentatives de suicide dans le passé, avant son incarcération, selon des témoignages entendus à son enquête préliminaire.

Selon les statistiques, un seul suicide était survenu à la Maison Tanguay au cours des 10 dernières années. Et c'était une mort annoncée et longuement planifiée, puisqu'il s'agissait de celle de Sonia Blanchette, accusée d'avoir noyé ses trois enfants. Elle s'est laissée mourir de faim, et est morte à l'hôpital du Sacré-Coeur le 16 janvier 2015.

« Chaque suicide est un de trop, mais comme vous le savez, le suicide demeure un choix personnel, et c'est parfois impossible à éviter », a indiqué Mme Dessources.