Des requérants se déclarant victimes des frères de Sainte-Croix manifesteront leur colère devant l'oratoire Saint-Joseph aujourd'hui. Ils souhaitent dénoncer l'attitude de la congrégation dans le dossier des agressions sexuelles. Le second recours collectif organisé par le regroupement est contesté par les frères de Sainte-Croix.

En juillet 2014, après cinq ans d'attente, 206 personnes agressées sexuellement par des religieux de Sainte-Croix dans trois établissements ont été indemnisées par la congrégation.

Or, d'autres victimes possibles se sont manifestées depuis et ont décidé de se regrouper contre la congrégation Sainte-Croix pour des actes commis dans d'autres écoles primaires, des orphelinats et à l'oratoire Saint-Joseph.

L'Association des victimes des religieux de Sainte-Croix a intenté un second recours collectif, dont la demande d'autorisation sera entendue en mai. Une vingtaine de membres en font partie pour le moment.

Selon lui, les actes auraient été pour la plupart commis il y a « 50-60 ans ».

La congrégation se défend

Si la congrégation a accepté une entente à l'amiable lors du premier recours, elle a cette fois-ci bien l'intention de se défendre. Elle s'opposera à ce deuxième recours devant les tribunaux. En novembre dernier, les avocats des frères de Sainte-Croix ont contesté les réclamations et ont aussi voulu exclure certains requérants en évoquant le droit au secret professionnel.

La congrégation a refusé notre demande d'entrevue. Par courriel, on nous a déclaré que l'on souhaitait « respecter » le processus judiciaire ainsi que la Cour et que l'on commenterait le dossier plus tard. « La Congrégation de Sainte-Croix présentera sa position lors de l'audition, prévue en mai 2015, de la requête en autorisation déposée devant la Cour supérieure », a indiqué le relationniste André Lavoie.

« Les frères de Sainte-Croix pensent que l'on veut leur argent. Ils se voient comme des victimes. Pas comme des criminels. C'est vraiment frustrant », ajoute Sébastien Richard, lui-même victime d'une agression à la fin des années 70.

Les présumées victimes manifesteront « pacifiquement » devant l'oratoire Saint-Joseph ce midi, afin de rappeler aux prêtres « qu'une telle attitude de déni constitue un péché d'omission ».