La dernière journée du Bluesfest a été marquée par un sérieux orage, accompagné de rafales atteignant parfois près de 100 km/h.

Le bilan est provisoire et un porte-parole du festival, Joe Reilly, a parlé d'une personne ayant subi une fracture à une jambe. Au moment de mettre sous presse, le Service des incendies de la Ville d'Ottawa rapportait que deux autres personnes ont été transportées à l'hôpital. Les dégâts ont été nombreux. La scène principale s'est effondrée sous la puissance des vents. C'est sans compter d'autres chapiteaux.

Un fort contingent de la police d'Ottawa et plusieurs équipes de paramédics étaient sur place, comme ça a été le cas tous les soirs du festival. Il en va autant pour l'autobus-hôpital des services d'urgence municipaux. Les différentes équipes ont été averties vers 17 h qu'un puissant orage allait probablement balayer le parc, en début de soirée. L'avis parlait d'orages violents entre 17 h, hier et 7 h, ce matin.

Le groupe Cheap Trick était sur la scène MBNA, au moment où les nuages se sont amenés. Ses musiciens ont été conduits vers un lieu sécuritaire, aux alentours de 19 h 30. Dix minutes plus tard, la scène où il donnait leur prestation avait disparu. Le son avait été coupé.

Au moment où l'orage a commencé à faire des siennes, le maire d'Ottawa, Jim Watson, se trouvait sur une plate-forme à une trentaine de pieds du sol. Il participait alors à un tournage pour le compte du site Internet du Bluesfest.

« J'ai eu la peur de ma vie, a confié le preneur de son et réalisateur Alex Gebethner. On était encore sur la tour quand les premières rafales ont soufflé. On a tôt fait d'escorter le maire puis, le temps de le dire, j'ai dû m'agripper. Sinon, j'ignore ce qui aurait pu se produire. »

Sur le coup, il a vu un de ses collègues vraiment mal en point. « Une employée du bureau de M. Watson lui a probablement sauvé la vie. »

On a vu le jeune homme, un peu plus tard et il tremblotait. « J'y pense et je ne le crois toujours pas », a-t-il avoué en demandant l'anonymat.

Ça, c'est peu de temps avant l'arrivée du directeur des relations médias du Bluesfest, A. J. Sauvé, penaud et déconcerté. « On a perdu une scène et tout est terminé. C'est trop dangereux. On doit vider le parc. »

Les dirigeants du festival ont donc invité le public, une bonne partie s'étant réfugiée à l'intérieur du Musée canadien de la guerre, à quitter les lieux. Des images tournées par des équipes de télé en disent long sur l'évacuation du parc. Peu de gens couraient et ils ne donnaient pas l'impression d'être dans un état de panique.