Sans surprise, Régis Labeaume a été réélu maire de Québec avec 79,7% des votes, très loin devant ses plus proches rivaux. Plus important pour lui, il a également gagné son pari de former une forte majorité à l'hôtel de ville et fait élire la quasi-totalité de ses candidats.

La ville de Québec a littéralement été balayée par un raz-de-marée Labeaume. Au moment de mettre sous presse, le maire sortant devançait par plus de 70 points son plus proche rival, Jeff Fillion. Avec 1193 des 1264 bureaux de vote dépouillés, l'animateur de radio avait reçu l'appui de 8,7% des électeurs. Pour sa part, le candidat à la mairie du Défi vert, Yonnel Bonaventure, suivait non loin, avec 8,1% des votes.

La lutte n'était pas serrée, mais le taux de participation a frôlé la barre psychologique des 50%, la ratant de quelques centièmes de points à peine. Le président d'élection, Sylvain Ouellet, s'est dit néanmoins fort satisfait. «Même s'il n'y avait pas une course aussi serrée qu'à Montréal, on voit que les gens de Québec ont de la fierté et de l'intérêt pour leur ville», a-t-il dit.

Au-delà de son score personnel, Régis Labeaume a fait élire 25 de ses 27 candidats. L'opposition à l'hôtel de ville a rétréci comme peau de chagrin. Deux indépendants seulement ont conservé leur poste: Anne Guérette (Vieux-Québec-Montcalm) et Yvon Bussières (Saint-Sacrement-Belvédère).

Comme seul un parti peut jouer le rôle de l'opposition officielle, les deux élus ne pourront donc compter sur l'important budget alloué à cette tâche. Ils auront droit chacun à 26 000$ en frais de recherche et non pas aux 500 000$ habituellement réservés au vis-à-vis du maire, en vertu des règles établies par la charte de la Ville de Québec.

Même la chef du Renouveau municipal, Anne Beaulieu, n'a pu résister à la vague Labeaume. La candidate du maire dans Sylvain-Lelièvre, Suzanne Verreault, l'a battue avec 59% des voix. Au resto-bar Le Chantauteuil, où s'étaient réunis les membres du parti de l'opposition, c'était la désolation complète, aucun candidat n'ayant gardé son siège.

Pessimiste sur l'avenir de sa formation, Mme Beaulieu a pris acte de la vague et félicité Équipe Labeaume pour cette victoire «éclatante». «Ce sera peut-être la fin du parti, mais les candidats, les gens que je vois ce soir seront encore là pour faire entendre une voix divergente.»

Quant au Défi vert, qui tentait de faire son entrée à l'hôtel de ville, le nouveau parti n'est pas même passé près de faire élire un seul de ses 19 candidats. Le meilleur résultat a été récolté par Alain Myrand, dans Neufchâtel, avec 19% des voix.

Une défaite crève-coeur pour Labeaume

Seule défaite crève-coeur pour Régis Labeaume, sa candidate et amie proche Line-Sylvie Perron n'a pas réussi à déloger la conseillère sortante Anne Guérette dans le district Vieux-Québec-Montcalm. Dans une chaude lutte, l'architecte de formation a conservé son siège avec 49% des voix contre 42% pour l'ancienne directrice de cabinet de Bernard Landry et d'André Boisclair. Le conseiller sortant Jacques Joli-Coeur (RMQ) a pour sa part terminé loin derrière, avec 8%.

Rappelons que ce jeu de chaises musicales provoqué par le redécoupage de la carte électorale a provoqué trois luttes entre des conseillers sortants. Dans la lutte qui s'annonçait la plus serrée, Steeve Verret (EL) a eu raison de Jacques Teasdale (indépendant) dans le district fusionné de Lac-Saint-Charles-Saint-Émile. Même s'il partait légèrement désavantagé, son ancien district ayant été morcelé, M. Verret a reçu l'appui de 56,5% des électeurs, contre 43,5% pour son rival.

Dans Cap-Rouge, la lutte se faisait entre deux anciennes du RMQ qui ont quitté le parti en cours de route. Denise Tremblay-Blanchette (EL) a facilement réussi à conserver son siège à l'hôtel de ville. Elle a récolté plus de 62,5% des votes, contre 25,5% pour son ancienne collègue Francine Bouchard, qui se présentait comme indépendante.

Le mari de feu l'ancienne mairesse, Marc Boucher (indépendant), n'a pas non plus réussi à s'imposer devant la vague Labeaume dans le district du Plateau, qu'a remporté la protégée du maire, Marie-Josée Savard. Rappelons qu'après avoir appuyé la candidature de Régis Labeaume en 2007 à la succession de sa femme, il avait décidé de se présenter comme indépendant, convaincu de l'importance d'encadrer le maire. Seulement 18% des électeurs ont décidé de lui faire confiance, loin des 52% récoltés par la candidate d'Équipe Labeaume.

En conservant son siège, Yvon Bussières devient le seul rescapé parmi les anciens du RMQ à ne pas avoir joint les rangs du maire. Ironiquement, c'est sa défection qui avait fait perdre au parti sa majorité au conseil municipal il y a un an.