Le lieutenant-général Peter Devlin a été nommé à la tête de l'armée canadienne lundi, lors d'une cérémonie au Musée de la guerre d'Ottawa.

Le nouveau chef a prévenu que l'armée canadienne fera face à une période de transition et d'ajustement à la suite du départ des troupes basées en Afghanistan l'an prochain. Mais il s'est fait discret sur la nature des défis qui attendent les relatives petites forces canadiennes confrontées depuis quatre ans aux violents insurgés afghans.

«L'armée doit se réaligner, se reconstituer et se consolider», a-t-il déclaré en restant dans les généralités.

Le général Devlin est un officier d'infanterie qui a débuté sa carrière militaire il y a 32 ans avec le Royal Canadian Regiment. Il a aussi commandé une brigade multinationale à Kaboul en 2003 et 2004.

Il remplace le lieutenant-général Andrew Leslie qui quitte pour devenir chef de la transformation, un poste conseil qui doit aider à préparer les Forces canadiennes pour leur rôle après la campagne afghane.

L'armée canadienne a envoyé quelque 20 000 soldats combattre les Talibans, un chiffre inpressionnant pour des forces totales d'environ 24 000 militaires. Des troupes en sont à leur troisième ou quatrième séjour, tandis que beaucoup d'équipements et de véhicules se trouvent en piteux état.

La semaine dernière, le major général à la retraite Lewis MacKenzie a déclaré devant un comité de la Chambre des communes que les soldats canadiens étaient épuisés et ne pourraient plus continuer à se battre après la date prévue pour fin de sa mission en juillet 2011. Il a dit souhaiter la continuation d'une présence canadienne mais seulement pour entraîner l'armée afghane.

Le général Devlin croit toujours à l'enthousiame des soldats mais il estime qu'il faut remettre le compteur à zéro.

Ses réponses prudentes reflètent en partie l'incertitude qui régne au sein de l'armée canadienne face à ses futurs budgets et aux promotions promises.

Le gouvernement conservateur a annoncé l'an dernier un programme de 5 milliards $ pour améliorer le parc de véhicules militaires mais les récentes restrictions budgétaires ont mené à une réévaluation du projet. Celui-ci avait même été enterré au cours de l'hiver dernier mais a depuis été relancé.