Malgré l'importance accordée à la mission en Afghanistan et les problèmes vécus par les militaires ayant servi en zone de guerre, le gouvernement Harper tarde toujours à remplir sa promesse, faite il y a sept mois, de combler le poste d'ombudsman de la Défense nationale et des Forces canadiennes.

Malgré l'importance accordée à la mission en Afghanistan et les problèmes vécus par les militaires ayant servi en zone de guerre, le gouvernement Harper tarde toujours à remplir sa promesse, faite il y a sept mois, de combler le poste d'ombudsman de la Défense nationale et des Forces canadiennes.

Lors du départ surprise d'Yves Côté au début du mois de janvier 2008, le gouvernement Harper avait promis de lui trouver rapidement un successeur. Pour occuper cette fonction de façon intérimaire, il avait fait appel à une gestionnaire de ce même bureau, Mary McFadyen. Or, elle occupe encore aujourd'hui cette fonction par intérim.

Après plus de sept mois d'attente, le gouvernement Harper n'a donc toujours pas fait connaître son choix pour ce poste clé, créé il y a exactement dix ans, à la suite des recommandations découlant de la Commission d'enquête sur la Somalie dans le but de veiller au traitement équitable des problèmes des militaires et leur famille.

Le 3 avril dernier, le poste avait été affiché pour la première fois sur le site Internet du gouvernement fédéral. Mais à ce moment, le gouvernement était à la recherche d'un "ombudsperson " dans la version française de l'affichage, mot parfois utilisé en anglais, mais jamais en français pour décrire la fonction d'ombudsman. Depuis, le gouvernement a corrigé cette erreur.

Hier, le poste était encore affiché. L'échelle salariale de 154 500 à 181 800 $. On y précise que l'ombudsman de la Défense nationale agit indépendamment de la chaîne de commandement et qu'il rend des comptes directement au ministre de la Défense nationale. La maîtrise des deux langues officielles est essentielle.

Borden

Au début de décembre 2007, l'ex-ombudsman Côté avait causé une surprise en annonçant à mi-mandat qu'il avait accepté une mutation à un poste de sous-ministre au ministère fédéral de la Justice. Sa décision avait soulevé plusieurs questions des députés de l'opposition puisqu'elle survenait quelques mois seulement après qu'une enquête de son bureau eut dévoilé les conditions difficiles et discriminatoires réservées aux militaires francophones de la base de Borden en Ontario. Une enquête plus approfondie devait par la suite être reprise par le Commissaire aux langues officielles Graham Fraser.

Le gouvernement Harper avait réagi à son départ en disant qu'il allait agir rapidement pour combler le poste laissé vacant. Il avait alors confié l'intérim à Mary McFadyen, qui travaillait au Bureau de l'Ombudsman depuis cinq ans. Depuis, elle a dû prendre la relève sur l'enquête de Borden, étendue à celles de Gagetown et St-Jean sur Richelieu. En comité parlementaire, certains députés avaient jugé au printemps dernier que le dossier des services offerts aux militaires francophones à Borden n'avançait pas à leur goût.

L'ombudsman intérimaire a par ailleurs déposé un rapport dévastateur sur les soins de santé des réservistes dans lequel elle révélait qu'ils sont souvent laissés à eux-mêmes par l'armée lorsqu'ils reviennent de mission avec des blessures, n'ayant pas droit aux mêmes bénéfices et avantages que les militaires.

pgaboury@ledroit.com