Pour freiner la propagation de la listériose au Québec, le gouvernement invite la population à consulter un médecin dès que des symptômes pouvant s'apparenter à ceux causés par la bactérie font leur apparition.

«On demande à la population, ceux qui auraient été exposés, s'ils ont des maux de tête, de fortes nausées, de ne pas prendre de risque, de consulter son médecin», a dit hier le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Laurent Lessard. «La Listeria, ce n'est pas quelque chose qu'on peut détecter par un changement de couleur ou d'odeur. C'est une bactérie logée dans l'aliment. C'est par les symptômes qu'on est capable de détecter. C'est pour ça qu'on demande à la population de demeurer vigilante.» Réagissant pour la première fois depuis le début de la crise, le ministre québécois de la Santé, Yves Bolduc, a voulu se faire rassurant. Les médecins ont été avertis et assureront une vigilance accrue, a-t-il souligné. La clé, selon lui, est la détection précoce. «Quand ça arrive, il faut agir rapidement. Au niveau du Québec, on a pris des précautions. La santé publique est très au fait du dossier.» Les quelque 250 inspecteurs québécois des aliments sont à pied d'oeuvre pour freiner la crise, a pour sa part assuré le ministre Lessard. «Le gouvernement a demandé à ses inspecteurs de s'assurer qu'il y ait un retrait massif des produits. L'important, c'est de couper à la source la propagation.» Les centres d'hébergement pour personnes âgées et les hôpitaux ont été passés au peigne fin, pour s'assurer que la bactérie n'atteigne pas les personnes les plus vulnérables, a-t-il ajouté.

- Malorie Beauchemin

Recours collectif

Maple Leaf n'est pas au bout de ses peines. Le cabinet d'avocats Merchant Law Group prépare une demande de recours collectif au nom des victimes, au sens très large du terme, de la crise de listériose. Des documents ont déjà été déposés en Ontario et en Colombie-Britannique, et le seraient sous peu au Québec, en Alberta, au Manitoba et en Saskatchewan. Le bureau montréalais de l'étude Merchant Law Group a reçu plusieurs appels de consommateurs disant avoir des symptômes comparables à ceux d'une toxi-infection alimentaire, selon l'avocat Owen Falquero. «Il est aussi question d'inquiétudes. Des gens qui en ont mangé se demandent s'ils vont être malades d'ici 70 jours.»

Maple Leaf a subi une autre grosse perte en Bourse hier, pour la deuxième journée consécutive. Une baisse de 9% à la Bourse de Toronto gonfle à plus d'un quart de milliard de dollars la perte de la valeur boursière des Aliments Maple Leaf depuis la mise au jour de cette contamination d'usine à Toronto, il y a une semaine.

Stéphanie Bérubé et Martin Vallières