Un peu plus de 1000 parents des enfants de l'école secondaire Kénogami réunis dans la grande salle du Centre des congrès de Jonquière ont accueilli avec une certaine satisfaction la solution présentée par la Commission scolaire de la Jonquière pour remplacer temporairement l'école détruite par un incendie le 2 juillet.

Cette rencontre constituait une étape importante dans la mise en place d'une seconde école à l'intérieur des locaux de la polyvalente d'Arvida. Les élèves provenant de Kénogami vont ainsi fréquenter l'établissement en après-midi alors que ceux d'Arvida occuperont la plage horaire du matin.

Le directeur général de la commission, Raynald Thibeault, a admis qu'il ne s'agissait pas d'une invention et que le double horaire a été la solution déployée partout au Québec quand des incendies ont ravagé une école: "Nous vous présentons la meilleure organisation scolaire possible dans les circonstances", a déclaré M. Thibeault, tout en admettant qu'effectivement, cette solution exigeait une certaine collaboration des parents.

La commission scolaire a évalué d'autres options avant d'arrêter sa décision sur la formule du double horaire. Il a même été envisagé d'envoyer les élèves au Lycée du Saguenay, dans des locaux de l'UQAC ou du Cégep de Jonquière, mais aucune des solutions ne permettait d'offrir aux 1300 élèves le contenu d'une année scolaire dans un encadrement adéquat.

"Nous n'avions finalement que trois semaines pour réagir et mettre en place une organisation avec des contraintes", a enchaîné le directeur général. Le nouvel horaire dévoilé hier a été comprimé au maximum, ne permettant aux élèves que des pauses de repos et collation de 30 minutes le matin et l'après-midi. Les élèves de la polyvalente Arvida entreront à l'école le matin à 7h40 et quitteront à 13h. Ceux de l'école secondaire Kénogami auront un premier cours à compter de 13h25 et quitteront l'école à 18h45 pour rentrer à la maison.

Transport

Les principales interrogations de parents concernent le transport scolaire. La commission a convenu d'ententes avec les transporteurs scolaires ainsi que le Service de Transport de Saguenay pour faire en sorte que chaque enfant soit reconduit directement dans son quartier pour les deux transports quotidiens. Le directeur général s'est engagé à ce qu'aucun enfant ne traîne dans des terminus pour ces quatre transports. Les élèves auront aussi.

Les 2400 élèves affectés par cette organisation d'urgence auront accès à une passe d'autobus gratuite. Cette passe pourra être utilisée pour le transport des jeunes qui désirent se rendre à l'école ou sur les sites de soutien aux études. La commission scolaire, en plus des services réguliers de support aux élèves, met en place des services supplémentaires de soutien à la réussite scolaire.

Pour réussir à comprimer l'horaire au maximum afin d'éviter que les enfants terminent à 20h, la commission scolaire a effectué une coupure de 5 minutes par période d'enseignement. Les enfants qui fréquenteront les deux écoles recevront donc à la fin de l'année, 93,5 % du temps d'enseignement qu'ils auraient reçu dans une situation normale.

"La tranche de 7 % en moins ne fait pas la différence entre un enfant qui réussit ou ne réussit pas son année scolaire", plaide de son côté la directrice de l'école secondaire Kénogami, Sylvie Bergeron. Elle maintient son opinion quand il est question des élèves en difficulté et rappelle que les mesures additionnelles mises en place pour supporter les élèves constituent un gain significatif, qui s'ajoute aux mesures régulières mises en place par le ministère de l'Éducation. Elle ne doute pas un seul instant de cette solution, même si elle est consciente qu'elle exige une collaboration des parents.

Sylvie Bergeron croit de plus que les élèves vont répondre très positivement au défi qui se présente et risquent de se souvenir pendant longtemps de cette expérience. Il n'existe aucune statistique sur la réussite scolaire pour un tel contexte. Il n'y a également aucun élément qui permet d'avancer que le double horaire constitue un élément d'échec majeur quand il a été mis en place ailleurs au Québec.

La Commission scolaire ne ferme pas la porte à des aménagements particuliers qui s'adresseraient à des enfants vivant des situations d'apprentissage hors de l'ordinaire. Le directeur général a malgré tout précisé que la marge de manoeuvre était mince. Les parents qui croient vivre ce genre de situation doivent contacter la direction de l'école pour exposer leur situation.

En plus de résoudre le transport, le soutien aux élèves et tout le domaine parascolaire, les dirigeants de la CS vont tenter, au cours des prochaines semaines, d'intervenir auprès des services municipaux de loisirs et clubs privés afin d'accommoder les enfants qui fréquentent l'école une partie de la soirée. Sur ce point, le directeur général n'a pris aucun engagement puisque cet aspect du problème est hors de la responsabilité légale de la commission qui est de dispenser le contenu pédagogique du ministère de l'Éducation du Québec aux 1300 élèves inscrits l'école secondaire Kénogami.

Il faut préciser que les parents n'ont aucune garantie que la reconstruction de l'école secondaire Kénogami sera complétée pour la rentrée scolaire 2009-20010.