Moins il y a d'intrants dans une industrie d'alimentation, mois il y a de chances que certains produits soient contaminés. Les charcuteries de la région ont bien compris ce principe et n'utilisent que le porc du Québec pour concocter leurs viandes froides et autres charcuteries.

"Nous essayons de contrôler le plus possible ce qui entre dans notre usine de transformation. Nous n'utilisons que des porcs élevés au Saguenay-Lac-Saint-Jean que nous abattons nous-mêmes et que nous transformons du début à la fin. Tout ce qui sort de notre boucherie est 100 pour cent local, ce qui est un avantage certain puisque moins il y a d'intrants, moins on risque de rencontrer des problèmes de salubrité", explique Manon Perron, directrice générale de la Boucherie-Charcuterie Perron de Saint-Prime.

Elle ajoute que la production à petite échelle fait en sorte qu'il est plus facile d'avoir connaissance de tous les procédés et de savoir où vont les produits si jamais un incident survient.

"Ce qui est arrivé chez Maple Leaf est une véritable catastrophe que nous ne souhaitons à personne. C'est pour ça qu'il faut surveiller un à un les procédés de transformation. Toutefois, si quelque chose se produit et qu'on doit effectuer un rappel des aliments, c'est plus facile de savoir où sont exactement les produits quand on est une petite entreprise qui oeuvre uniquement sur la scène provinciale", souligne-t-elle.

Du côté de la charcuterie L. Fortin d'Alma, trois inspecteurs travaillent à temps plein au contrôle permanent des installations.

"Nous utilisons un processus de contrôle de la qualité de niveau fédéral et nous sommes régis par l'Agence canadienne d'inspection des aliments. Nous avons trois agents qui surveillent très étroitement pour s'assurer que le système est sans faille. Cette façon de faire est très importante quand on travaille dans l'industrie de l'alimentation", indique Robin Jean, directeur général de la charcuterie L. Fortin.

À la charcuterie Besson de Dolbeau-Mistassini, les dirigeants misent principalement sur la compétence des employés afin de s'assurer de la qualité supérieure des produits.

"Tous nos employés, sans exception, ont suivi un cours de manipulation des aliments. Ils sont donc très au courant de la procédure à suivre. De plus, chaque fois que nous avons un nouvel employé, il doit suivre une formation d'intégration dans l'industrie alimentaire pour être au même niveau que les autres", affirme Carol Besson, directeur général de l'entreprise.

Le porc du Québec

Les trois directeurs généraux s'entendent pour dire qu'avec le récent rappel des produits Maple Leaf en raison d'une bactérie dans la viande, les Québécois devraient se tourner de plus en plus vers les charcuteries faites avec le porc du Québec.

"Cette viande est de bonne qualité selon des normes sévères pour justement qu'il n'arrive aucun incident. Pour nous, producteurs, utiliser le porc du Québec est la meilleure option, car nous savons toujours d'où elle vient. C'est beaucoup plus sûr", mentionne Robin Jean.

De plus, la proximité des éleveurs de porc est un avantage non négligeable selon Carol Besson.

"L'industrie alimentaire est un domaine où la proximité est très importante. En effet, comme notre produit est périssable, plus il est frais, moins il y a des risques de contamination", conclut le directeur général.

Marie-eve.roy@lequotidien.com