La Chambre de commerce du Montréal métropolitain suggère au ministre fédéral des Transports, Lawrence Cannon, que la reconstruction du pont Champlain se fasse dans un souci de développement durable, en favorisant le transport collectif et notamment un train léger sur rail, a appris La Presse.

Dans une lettre envoyée mercredi au ministre, la présidente de la Chambre, Isabelle Hudon, écrit que le pont Champlain, avec 140 000 véhicules qui y transitent chaque jour, est une infrastructure majeure dans la région montréalaise. Elle énumère trois «conditions de réussite» qui doivent accompagner tout projet de rénovation du pont.

La Chambre souhaite d'abord que l'on facilite le flot de circulation sur cet axe qui relie Montréal à la Rive-Sud «dans la mesure où près de 75% des exportations québécoises sont issues de la région de Montréal (et) sont principalement dirigées vers les États-Unis».

La Chambre recommande aussi que, afin de faciliter l'efficacité des transports, une «attention particulière soit apportée au transport collectif». Elle propose des voies permanentes réservées au covoiturage et aux autobus ainsi qu'un système léger sur rail (SLR), insistant sur le fait que cette approche fait «désormais partie intégrante des nouvelles façons d'aménager les infrastructures de transport et qui sont réclamées par les usagers».

Isabelle Hudon estime que, avec un service de transports en commun fiable et de qualité, on pourrait viser l'objectif «de faire au moins doubler le nombre d'utilisateurs des transports en commun dans cet axe».

Enfin, la troisième condition de réussite définie par la Chambre est d'arrimer ce projet d'infrastructure au réaménagement du corridor de l'autoroute Bonaventure entre le pont Champlain actuel et le canal de Lachine. «Le projet de réaménagement de la portion d'autoroute aux abords du centre-ville étant déjà bien entamé, cette entrée de la ville de Montréal deviendra, sans aucun doute, l'une des plus prestigieuses des grandes métropoles nord-américaines», écrit Mme Hudon.

Joint à Ottawa, le cabinet du ministre Cannon n'a pas souhaité répondre aux propositions énoncées par la Chambre. «Il est beaucoup trop tôt pour discuter d'une option finale sur l'avenir du pont Champlain, a dit Karine White, attachée de presse de Lawrence Cannon. Par ailleurs, comme le ministre l'a déjà dit, des discussions auront lieu avec les divers ordres de gouvernement et d'autres groupes. Dans l'esprit du fédéralisme d'ouverture qui caractérise notre gouvernement, les points de vue de chacun seront pris en considération par Ponts Jacques-Cartier et Champlain incorporée, propriétaire du pont Champlain.»

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