Pauline Marois doit cesser d'importuner les athlètes québécois avec ses critiques sur l'interdiction de brandir le drapeau fleurdelisé au Jeux olympiques de Pékin, a soutenu lundi l'ADQ.

Le député Sylvain Légaré croit qu'il est tout à fait futile et contreproductif de dénoncer la décision des organisateurs chinois de bannir des lieux de compétitions l'affichage de tout drapeau autre que ceux des 205 pays membres du mouvement olympique.

Ce règlement tout à fait inusité a soulevé un tollé dans plusieurs nations non souveraines du monde, comme en Flandres, au Pays-de-Galles et en Écosse. Au Québec, le premier ministre Jean Charest a pour sa part préféré mettre le couvercle sur la marmite.

Lors de sa visite en Chine, pressé par le Parti québécois de protester contre l'interdit, M. Charest a plutôt estimé qu'il valait mieux respecter les directives du pays hôte des Jeux olympiques.

Porte-parole de l'opposition officielle en matière de sport, M. Légaré partage pour l'essentiel la position du premier ministre Charest. En tant qu'«État totalitaire», la Chine ne reviendra pas sur sa décision peu importe les critiques, a-t-il dit lors d'une entrevue à La Presse Canadienne.

Par conséquent, à son avis, la chef péquiste Pauline Marois ne fait que «déranger» la concentration des athlètes québécois - ils sont 69 à Pékin - lorsqu'elle leur demande d'exprimer leur mécontentement aux autorités chinoises.

«Pauline Marois fera le débat lorsque ce sera le moment approprié. Là, ce n'est pas le moment. Je ne veux pas que l'on dérange les athlètes avec ça, c'est ma priorité ultime», a expliqué M. Légaré.

Le député de l'Action démocratique, qui se dit un défenseur sans compromis de la liberté d'expression, a aussi écorché au passage les journalistes soucieux de recueillir les commentaires des athlètes présents à Pékin sur la controverse des drapeaux.

«Moi, quand je vois que l'on met un micro sous le nez d'Alexandre Despatie pour lui faire parler d'un débat politique de drapeau alors qu'il s'entraîne depuis des années pour gagner une médaille, sérieusement, j'ai un problème avec ça. Est-ce qu'on va régler, nous autres, le sort de la Chine durant les Jeux olympiques?», a-t-il lancé.

M. Légaré se défend néanmoins de prendre à la légère la mise à l'index du fleurdelisé aux Jeux de Pékin.

«C'est un débat ultra important», a-t-il insisté. Pour prouver son sérieux, il a promis de déposer en Chambre, en octobre, des semaines après les jeux, une motion sur l'importance de la liberté d'expression.

Le député se dit par ailleurs convaincu que les mesures prises en Chine à l'encontre des symboles nationaux ne feront pas école.

Selon lui, les athlètes originaires du Québec pourront à leur guise brandir le fleurdelisé pendant les prochains Jeux, à Vancouver, en 2010.

«Au Canada, c'est la liberté d'expression et nous avons zéro problème avec ça. (...) Tu ne verras personne se faire arrêter avec un drapeau québécois là-bas», a-t-il argué.