Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, garde le cap. Malgré les critiques virulentes des partis d'opposition et des médecins spécialistes, le CHUM sera construit au centre-ville de Montréal et il ne faut pas s'attendre à y accueillir les premiers patients avant 2013, voire 2014.

«Le dossier évolue très bien», a assuré le ministre, mardi, en point de presse, prenant avec un grain de sel les contestations provenant de toutes parts.

«Il va être fini de construire et les gens vont encore contester des choses», a-t-il ajouté, convaincu que si le gouvernement avait plutôt privilégié le site d'Outremont le vent de contestation serait le même.

Il n'est donc pas question, a soutenu le ministre, de revenir en arrière ou de mener de nouvelles études sur le meilleur emplacement pour le CHUM.

«Il faut en finir avec les études. Moi, je suis un homme d'action», a-t-il tranché.

Plus tôt dans la journée, les deux partis d'opposition exhortaient le gouvernement Charest à rassurer la population et à corriger le tir, avant qu'il ne soit trop tard, relativement au projet de construction du CHUM.

Chacun de son côté, les porte-parole péquiste et adéquiste plaidaient pour que le gouvernement se ressaisisse rapidement par rapport à ce projet estimé jusqu'à maintenant à 1,5 milliard$.

Le porte-parole adéquiste, Eric Caire, qui participait au caucus de sa formation politique à Saint-Michel-des-Saints, a dit que l'opposition officielle pourrait retirer son appui au projet et au choix du site, si le gouvernement ne remet pas le projet sur les rails, et ce, avant même la rentrée parlementaire.

Sa critique avait le ton de l'ultimatum: «Nous exigeons qu'il présente un plan de redressement pour le projet du CHUM d'ici la rentrée parlementaire. Faute de plan réaliste, concret et respecteux des budgets, on va lui retirer notre appui et on va retirer notre appui au site actuel», a-t-il dit.

«C'est une nouvelle pour moi. Je ne savais pas qu'il l'appuyait», a ironisé le premier ministre Charest, disant que c'était la première fois qu'il en entendait parler.

De son côté, le critique péquiste en santé, Bernard Drainville, demande notamment au gouvernement de dire dès maintenant quel sera le coût total du projet de mégahôpital au centre-ville de Montréal, et d'indiquer quand au juste aura lieu la première pelletée de terre.

Leur sortie faisait suite à la publication, la veille, d'un sondage révélant que la majorité des médecins spécialistes sont très sceptiques quant à l'avenir du projet et insatisfaits de la façon dont le dossier est géré.

Bernard Drainvile parle d'une crise de confiance et demande au ministre de la Santé, Yves Bolduc, quelles actions il entreprendra à court terme pour rassurer la population.

«Il y a une immense crise de confiance», dans ce dossier, selon lui.