Les jeunes libéraux sont passés à un cheveu de recommander au gouvernement d'imposer le bilinguisme intégral à tous les enfants du primaire, de la première à la sixième année.

Après deux votes serrés et un recomptage, cependant, l'amendement à une autre proposition moins radicale a finalement été battu, de justesse.

Mais à défaut d'imposer le bilinguisme durant tout le cours primaire, la commission-jeunesse demande cependant au gouvernement d'obliger tous les enfants de sixième année à passer la moitié de leur année scolaire en immersion anglaise totale.

L'autre grand sujet de débat du congrès des jeunes libéraux, la hausse des frais de scolarité, a semblé moins déchirant pour eux.

Ils demandent donc au gouvernement de tripler les frais de scolarité, afin de mieux financer les universités et s'ajuster à la moyenne canadienne.

Aussi, si le gouvernement donnait suite à leur requête, les étudiants devraient, approximativement, débourser 6000 $ par année scolaire, au lieu de 2000 $ actuellement, pour fréquenter l'université.

L'aile jeunesse du parti de Jean Charest, réunie à Sherbrooke tout le week-end, s'est donc rangée derrière la proposition audacieuse et controversée de son exécutif, qui a aussitôt été rejetée par la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ).

Même constat pour la proposition visant à favoriser la maîtrise de l'anglais avant la fin du primaire. Si cette suggestion était retenue par Québec, l'apprentissage de toutes les matières se ferait donc uniquement en anglais, durant l'un ou l'autre des deux semestres de la sixième année du primaire.

Année après année, la maîtrise de l'anglais s'impose comme une préoccupation centrale des jeunes libéraux. Ce sont eux qui avaient exhorté (et convaincu) le gouvernement de rendre obligatoire l'apprentissage de l'anglais dès la première année du primaire.

Ce sont également eux qui sont à l'origine du dégel graduel, décrété en 2007, des frais de scolarité.

La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) rejette l'avenue prise par les libéraux et son président, David Paradis, s'est déplacé sur les lieux du congrès pour dénoncer le fait qu'entre «32 000 et 50 000 étudiants seraient exclus du réseau», si le gouvernement faisait sienne la proposition.

A ses yeux, il s'agirait d'un «passe-droit pour les riches», prélude à la création d'un système d'éducation à deux vitesses.

Mais les jeunes du PLQ font le calcul que pour mieux financer les universités, le Québec devrait s'aligner sur la moyenne canadienne, ce qui suppose un rattrapage énorme à faire.

La proposition stipule que les étudiants pourraient acquitter la différence entre ce qu'ils payent actuellement et la moyenne canadienne une fois qu'ils sont rendus sur le marché du travail, via un impôt post-universitaire (IPU).

Plusieurs centaines de jeunes militants de tout le Québec, âgés entre 16 et 25 ans, sont à Sherbrooke jusqu'à dimanche pour débattre des sujets qui leur tiennent à coeur.

Samedi, les jeunes du PLQ ont rejeté l'idée d'exporter l'eau potable, «l'or bleu» du Québec, mais ils se sont montrés très ouverts à celle de mater les syndicats.

Ainsi, ils voudraient qu'un travailleur syndiqué soit mieux outillé pour porter plainte contre son syndicat «et exiger un remboursement de cotisations ou un congé de cotisation équivalent».

Un syndiqué devrait pouvoir «se défendre face à une machine qui est assez imposante», a fait valoir une militante favorable à la proposition.

D'entrée de jeu, dans son discours d'ouverture des travaux, samedi matin, le président de l'aile jeunesse, François Beaudry, a dit aux membres qu'il ne fallait pas voir dans cette proposition une position anti-syndicale.

Dimanche, le 26e congrès des jeunes libéraux se termine par une allocution du premier ministre Jean Charest.