Un ancien diplomate canadien qui avait visité Omar Khadr à Guantanamo affirme qu'il se sent diabolisé depuis la diffusion d'un interrogatoire qu'a subi le jeune prisonnier.

En entrevue jeudi, Jim Gould a insisté sur le fait que personne au ministère des Affaires étrangères n'a jamais exigé ni approuvé la torture subie par l'adolescent.

M. Gould est l'un des rares Canadiens qui ont vu Omar Khadr depuis sa capture par les forces américaines en Afghanistan alors qu'il avait 15 ans. Aujourd'hui âgé de 21 ans, Khadr est accusé d'avoir lancé une grenade qui a tué un soldat américain. Il doit être traduit devant une commission militaire en octobre.

L'ancien diplomate a visité Khadr deux fois à la prison de Guantanamo Bay, en février 2003 et en avril 2004. Selon lui, c'était la seule façon d'obtenir directement de l'information au sujet de la condition physique et mentale du jeune homme.

Lors de sa première visite, M. Gould a assisté à l'interrogatoire de Khadr, qui s'est étalé sur quatre jours. La diffusion d'une vidéo de cet interrogatoire a suscité des critiques au pays. On y voit notamment M. Gould ajuster la climatisation dans la cellule de l'adolescent. L'ex-diplomate se défend toutefois d'avoir voulu, par ce geste, torturer le prisonnier, affirmant qu'il souhaitait seulement ajuster la température de la pièce pour le confort de tout le monde.

M. Gould a aussi affirmé que la privation de sommeil qu'a subie Omar Khadr, soi-disant pour le rendre plus vulnérable lors des interrogatoires, avait eu lieu plus d'un an après l'interrogatoire diffusé plus tôt cette semaine. Il a assuré n'avoir été mis au courant de ce traitement que lors de sa deuxième visite en 2004. Selon lui, la tactique s'est révélée «stupide et inefficace», et Khadr n'a jamais donné l'impression qu'il était maltraité.